Le Midrash Rabba sur Ruth
Prologue 1
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AU TEMPS OÙ GOUVERNAIENT
LES JUGES (1,1).
Ouverture de R. YoHanan avec ce verset:
Écoute, mon peuple, je vais parler,
Israël,
Et je t'adjure (a’ida) moi, Dieu,
ton Dieu
(Ps 50, 7).
R. YoHanan dit : on ne témoigne à charge qu'en présence de l'accusé.
Le mot a’ida est compris comme
“témoigner contre”.
Le midrash prend appui sur le fait que le
livre de Ruth
commence par une référence aux “Juges” pour développer
une longue métaphore judiciaire.
R. Yudan b. R. Simon a dit : dans le passé, Israël avait un nom comme
toutes les nations (comme par exemple) sabta, rama, sabteka (Gn 10, 7). Désormais,
il est le seul peuple à être appelé ‘ami (mon peuple). D’où le verset : écoute,
mon peuple, je vais parler… Quand avez-vous mérité d’être appelés “mon peuple” ?
Au moment où j'ai dit : Je vais parler, depuis le moment où vous vous êtes engagés
devant moi au mont Sinaï par ces mots : tout ce que Y.ahvé a dit, nous le ferons
et nous y obéirons (Ex 24, 7).
R. YoHanan a dit : écoute, mon peuple, signifie : écoute les choses dites dans le
passé ; et je vais parler, renvoie à ce qui sera dit dans le futur.
Écoute, mon peuple : en ce monde ; je vais parler : dans le monde à venir, afin de répondre aux représentants des nations du monde, qui viendront un jour t’accuser
devant moi, et qui diront : Maître de l'univers, ils ont servi des idoles, comme
nous-mêmes avons servi des idoles ; ils pratiquent les unions illicites tout comme
nous ; ils ont versé le sang, tout comme nous avons versé le sang. Pourquoi iraient-ils
au jardin d'Eden tandis que nous descendrions dans la Géhenne ? À cet instant, le
défenseur d'Israël restera silencieux. Tel est le sens du verset : en ce temps-là
se lèvera Michaël, le
grand prince qui siège auprès des enfants de ton peuple (Dn
12, 1).
- Était-il donc assis dans les cieux ?
Le texte hébreu joue sur les nombreux sens
du
verbe siéger : être assis, siéger en tant que juge, et étudier (yeshiva).
- Certainement pas, dit R. Hanina, il n'y a point de siège (yeshiva) dans les cieux,
ainsi qu'il est écrit : je m'approchai de l'un de ceux qui se tenaient là ; l'un
des ka'amaya (Dn 7, 16) le sens de ce mot, ka’amaya, est qu'il se tenait debout
à ses côtés,
Ce mot araméen ressemble
à la racine
hébraïque de laqum qui signifie : se tenir debout.
ainsi qu’il est écrit : des séraphins se tenaient au-dessus de lui (Is
6, 2) et n'est-il pas aussi mentionné que toute l'armée du ciel se tenait (debout)
à sa droite et à sa gauche (2Ch 18, 18) ?
- Mais pourtant le verset dit que Michaël se lèvera !
Le verbe la’amod a des sens
contradictoires :
se dresser contre quelqu’un, accuser, rester immobile.
- Quelle est alors la signification, dans notre verset, de se lever ?
- Rester immobile et garder le silence, ainsi qu’il est écrit : et attendrai-je
parce qu'ils ne parlent pas, parce qu'ils se tiennent immobiles et ne répondent
plus ? (Jb 32, 16). Et le Saint béni soit-il lui dira : Qu'as-tu à rester là, en
silence, sans prendre la défense de mon peuple ? Par ta vie, je parlerai en justice
(be-tsedaqa) et je sauverai mon peuple !
Tsedaqa signifie justice,
mais aussi aumône, grâce,
mérite. Dans la métaphore de notre procès, il signifie
aussi
“donner raison”, trouver un mérite ou une circonstance
atténuante, justifier un accusé.
- En vertu de quel mérite ? Discussion entre R. Eléazar et R. YoHanan: le premier
dit : en vertu du mérite que vous avez apporté dans le monde en acceptant ma Tora,
car il aurait suffi que vous refusiez ma Tora pour que je fasse revenir le monde
au néant et à la désolation. En effet R. Huna a dit au nom de R. aHa : la terre
s'effondre et tous ses habitants (Ps 75, 4) ce verset signifie que le monde serait
depuis longtemps retourné en poussière, si Israël ne s'était pas présenté au pied
du mont Sinaï. Qui alors a assuré fermement le monde sur ses fondations ? J'ai fixé,
moi, ses colonnes (ib). Par mon propre mérite, j'ai établi ses piliers pour l'Éternité.
Le second a dit : par le mérite que tu t’es forgé toi-même (Israël) en acceptant
ma Tora; sans quoi, j'aurais provoqué ta disparition d'entre les nations.
Moi, dieu, ton dieu :
Reprise de Ps 50, 7 qui ouvre ce prologue.
R. YoHanan a dit : cela signifie : qu'il te suffise que je sois ton patron.
Resh Laqish a dit : cela revient à poser la question : quand bien même je serais
ton bienfaiteur, en quoi cette protection t'aiderait-elle au jour du Jugement ?
R. Shim’on b. YoHaï a enseigné : je suis le Dieu de tous les habitants de la terre,
mais je n'ai associé mon nom qu'à Israël. Je ne suis pas appelé le Dieu des Nations,
mais seulement le Dieu d'Israël : moi, dieu, ton dieu. R. Yudan interpréta ce verset
en référence à Moïse. Le Saint béni soit-il a dit : j'ai beau t'avoir appelé un
Dieu devant Pharaon : je suis ton Dieu, je suis au-dessus de toi.
R. Abba b. Yudan interpréta ce verset en référence à Israël. Bien que je vous appelle
"des êtres semblables à des dieux", comme je l'ai dit : moi, j'ai dit : vous, des
dieux, des fils du très Haut, vous tous (Ps 82, 6) pourtant, je suis ton Dieu :
sache que je suis néanmoins au-dessus de toi.
Nos maîtres ont interprété ce verset en référence aux juges. Bien que je vous ai
appelé des dieux, ainsi qu’il est écrit : tu n'injurieras pas les juges, tu ne blasphémeras
pas Dieu ni ne maudiras un chef de ton peuple (Ex 22, 27) sache que je suis au-dessus
de toi. Et il parla encore à Israël et dit : j'ai transmis une part de ma gloire
aux juges et les ai appelés “dieux”, et vous en faites un objet de dérision. Malheur
(hoï) à la génération qui juge ses propres juges !
Le Midrash Rabba sur Esther
Prologue 1
C'était au temps d'Assuérus(1,1)
Rab a introduit son exposé par ce verset :
D'avance la vie te
te sera
hasardeuse
Tu seras dans l'effroi
jour et nuit,
Sans pouvoir
croire en ta vie (Dt 28, 66).
Les Rabbins et R. Bérékhia ont donné deux interprétations de ce texte.
En principe Rab devrait ici continuer
son exposé, or celui-ci est interrompu
par celui des Rabbins et de R. Bérékhia.
Les Rabbins ont dit : d'avance la vie te sera hasardeuse
: ces mots s'appliquent à celui qui achèterait son blé pour une année.
Sa vie serait moins hasardeuse si, au lieu de le semer
et de le récolter, il doit racheter son blé chaque année.
Tu seras dans l'effroi jour et nuit : cela s'applique à celui qui achète
le blé sur le marché des céréales.
Pour seulement quelque temps.
Sans pouvoir croire en ta vie : cela s'applique à celui qui achète chez le
boulanger.
Du pain pour quelques jours.
R. Bérékhia a dit : d'avance la vie te sera hasardeuse : cela s'applique
à celui qui achète du blé pour trois ans. Tu seras
dans l'effroi jour et nuit : cela s'applique à celui qui achète le blé
pour une année. Sans pouvoir croire en ta vie
: cela s'applique à celui qui achète du blé sur le marché des céréales.
Le contexte de Dt 28,66 montre qu'il s'agit ici
de bien autre chose que d'achat de céréales.
Tout le chapitre 28 traite des bénédictions ou des malédictions qui frapperont Israël
selon qu'il obéira ou non à la Loi divine. Dt 28,15 Mais si tu n'obéis pas à la
voix de Y.ahvé ton Dieu, ne gardant pas ses commandements et ses lois que je te prescris
aujourd'hui, toutes les malédictions que voici t'adviendront et t'atteindront. 28,64
- Y.ahvé te dispersera parmi tous les peuples, d'un bout du monde à l'autre ; là
tu serviras d'autres dieux,
que tes pères ni toi n'avez connus, du bois et de la pierre. `28,65 - Parmi ces
nations, tu n'auras pas de tranquillité et il n'y aura pas de repos pour la plante
de tes pieds, mais là Y.ahvé te donnera un cœur tremblant, des yeux éteints, un souffle
court. 28,66 - D'avance la vie te sera une fatigue, tu seras dans l'effroi jour
et nuit, sans pouvoir croire en ta vie. 28,67 - Le matin tu diras : "Qui me donnerait
d'être au soir ?
"et le soir tu diras : " Qui me donnerait d'être au matin ? " à cause de l'effroi
qui étreindra ton cœur
et du spectacle que verront tes yeux !
Les rabbins dirent à R. Bérékhia : Qu'en est-il de celui qui achète chez le boulanger
? Il répondit : la Tora ne parle pas des morts.
La sécurité de celui qui doit acheter son pain chaque
jour est pratiquement nulle, et il est donc, en quelque sorte, déjà mort.
Autre commentaire du verset : d'avance la vie te sera hasardeuse : cela s'applique
à quelqu'un qui est en prison à Césarée.
Ville où siégeait l'autorité d'occupation romaine.
Tu seras dans l'effroi jour et nuit : cela s'applique à celui qui est conduit devant
un tribunal pour son procès. Sans pouvoir croire en ta vie : cela s'applique à celui
qui va être crucifié.
Le contexte du Deutéronome est actualisé par référence
à la situation présente de l'oppression de Rome. D'où les références aux prisons,
aux procès et aux exécutions.
Rab a interprété le texte comme s'appliquant [à Israël] au temps de Haman. D'avance
la vie te sera hasardeuse : cela se réfère au moment où le roi retira son anneau.
Avant d’aller finalement à Mardochée, l’anneau est d’abord
donné,avec les pleins pouvoirs, à Haman. Ce geste symbolise l'arbitraire politique
de la situation de l'exil.
Tu seras dans l'effroi jour et nuit : se réfère au moment où l’édit fut promulgué.
Il s'agit de l'édit contre les Juifs (Est 3, 15)
Sans pouvoir croire en ta
vie : se réfère au moment où on demanda aux ennemis des Juifs de se tenir prêts
(Est 3,14).
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Le Midrash
Rabba sur la Genèse
(bereshit
rabba)
Chapitre 58
Section :
Hayé sara
• 58,1. La durée de la vie de Sara fut de cent vingt-sept ans (23,1).
Y.ahvé connaît les jours des parfaits, éternel sera leur héritage (Ps 37,18).
De même qu’ils sont parfaits, de même leurs années sont parfaites. Sara était à
vingt ans comme une fille de sept ans pour la beauté, et à cent ans, comme une femme
de vingt ans pour ce qui est du péché.
La majorité légale étant (avant la
donation de la Loi)
de 20 ans, il en résulte que Sara est sans péchés…
Autre interprétation : Y.ahvé connaît les jours des parfaits : Il s’agit de Sara
qui fut parfaite dans ses actes. R. YoHanan a dit : comme une génisse parfaite.
Éternel sera leur héritage,
comme il est dit : La durée de la vie de Sara fut de cent vingt-sept ans. Pourquoi
dire Hayé (les vies) de Sara ? Pour t’apprendre que la vie des Justes est chère
au Saint béni soit-il dans ce monde et dans le monde à venir.
Le texte biblique dit shné Hayé sara
ce qui est lu par
le midrash comme : les deux vies (shnei) de Sara.
Allusion pour le midrash à la vie dans l’autre monde.
•58,2 Le soleil se lève, le soleil se
couche (Qo 1,5). R. Abba bar Kahana a dit : Ne savions-nous donc pas
que le soleil se lève et se couche ? En réalité, le verset veut nous dire ceci :
avant que le Saint béni soit-il n’ait fait se coucher le soleil d’un juste, il fait
se lever le soleil d’un autre juste. Le jour où R. Aqiba mourut, notre Maître (Rabbenu)
naquit
Il s’agit de Rabbi Yéhuda ha-Nassi,
appelé simplement
dans la suite de notre texte : notre Maître (Rabbénu) ou Rabbi.
Et on dit à son propos : Le soleil se lève et le soleil se couche. Le jour
où notre Maître mourut, R. Ada bar Ahava naquit et on dit à son propos : Le soleil
se lève et le soleil se couche. Le jour où R. Ada bar Ahava mourut, R. Abun naquit
et on dit à son propos : Le soleil se lève et le soleil se couche. Le jour où R.
Abun mourut, R. Abun son fils naquit. Le jour où R. Abun mourut, Abba Hosha’aya
de Tiria naquit. Le jour où Abba Hosha’aya de Tiria mourut, R. Hosha’aya naquit
et on dit à son propos : Le soleil se lève et le soleil se couche.
Avant que le Saint béni soit-il n'ait
fait se coucher le soleil de Moïse, il fit se lever le soleil de Josué, car il est
dit : Y.ahvé répondit
à Moïse : Prends Josué, fils de Nûn, homme en qui demeure l'esprit.
Tu lui imposeras la main (Nb 27,18). Avant que le soleil de Josué ne se fût couché,
le soleil d’Otniel fils de Qenaz se leva, car il est dit : Celui qui s'en empara
fut Otniel, fils de Qenaz (Jos 15,17). Avant que le soleil d’Eli ne se fût couché,
le soleil de Samuel se leva : la lampe de Dieu n'était
pas encore éteinte et Samuel était couché dans le sanctuaire de Y.ahvé
(1S 3,4).
La
lampe de Dieu est comprise comme allusion à Eli
qui était donc vivant lors de l’appel de Samuel.
R. YoHanan a dit : telle une génisse
parfaite : Avant que le Saint béni soit-il n’ait fait se coucher le soleil de Sara,
il fit se lever le soleil de Rébecca. D’abord : on
annonça à Abraham que Milka elle aussi avait enfanté des fils à son frère Nahor
(Gn 22,20).
La suite du texte dit :
et Bétuel engendra Rébecca (Gn 22,23).
Et ensuite : La durée de la vie de
Sara fut de cent vingt-sept ans (23,1).
•58,3. R. Aqiba expliquait un texte quand le public s’assoupit. Il voulut les réveiller
: Pourquoi Esther fut-elle appelée à régner sur cent vingt-sept états ? - C’est
qu’Esther, qui était la fille de la fille de Sara, qui vécut cent vingt-sept ans,
devait régner sur cent vingt-sept états.
•58,4. Et elle mourut à Qiryat-Arba’
(23,2). Ce lieu eut quatre noms : Eshkol, Mamré, Qiryat Arba’et Hebron. Pourquoi
l’appelle-t-on Qiryat Arba’ ? Parce que quatre justes y habitèrent : Aner, Eshkol,
Mamré et Abraham. Et quatre justes y furent circoncis : Abraham, Aner, Eshkol et
Mamré.
Autre interprétation
: Qiryat-Arba’. Parce que quatre justes y furent ensevelis, les pères du monde :
Adam (le premier homme), Abraham, Isaac et Jacob.
Autre interprétation : Parce que quatre mères y furent ensevelies : Eve, Sara, Rébecca
et Léa. Qiryat-Arba’: d’après le nom de ses propriétaires qui étaient quatre : ‘Anaq
et ses trois fils. R. ‘Azaria a dit : Parce que c’est de là que partit notre père
Abraham quand il poursuivit les quatre rois cosmocrates. Qiryat-Arba : Parce qu’elle
fut l’héritage de quatre personnages : au départ, de Juda ; puis de Caleb, ensuite
des Lévites et enfin des Cohanim. Parce qu’elle est l’un des quatre lieux les plus
désolés de la terre d’Israël. De qui s’agit-il ? Selon R. Isaac : de Dor, Nafat
Dor, Timnat SeraH et Hebron. Selon nos Sages : de Dana, Qiryat Sana, Timnat SeraH
et Hebron.
•58,5. Abraham entra faire le deuil de
Sara (ib.). D’où venait-il ? - R. Lévi a dit : De l’enterrement de TeraH,
il se rendit à celui de Sara. R. Yossi lui objecta : L’enterrement de TeraH ne précéda-t-il
pas de deux ans l’enterrement de Sara ? Dans ce cas d’où venait-il ? - Du mont Moria.
Et Sara mourut de l’angoisse de la ligature d’Isaac, ce pourquoi le récit de la
mort de Sara suit celui de cette ligature.
•58,6. Puis Abraham se leva de devant son mort (23,3). Cela nous indique qu’il vit
l’Ange de la mort qui venait le défier. R. YoHanan a dit : D’où savons-nous que
celui qui vient de perdre quelqu’un est exempté de la lecture du shema’, de la prière,
des tefilin et de tous les commandements qui sont dans la Tora ? Du verset : Abraham
se leva (...) et il parla…
Abraham ne fit donc rien d’autre que
ces
deux actes si l’on prend le texte à la lettre.
Je suis chez vous un étranger et un
résident (23,4). Étranger (ger) signifie habitant ; alors que résident signifie
propriétaire : si vous le voulez : habitant, et sinon : propriétaire. Car le Saint
béni soit-il m’a dit : A ta postérité je donne ce pays (Gn 15,18).
Accordez-moi chez vous une possession
funéraire pour que j'enlève mon mort et l'enterre (23,4). Je ne vous le demande
que pour un seul mort, car il est dit : une possession funéraire.
Les fils de Hèt firent cette réponse
(23,5-6). Tu es un prince pour nous, tu es un Dieu pour nous. Abraham répondit :
Que jamais le monde ne soit dépouillé de son Roi, qu’il ne soit jamais dépouillé
de son Dieu. Dans LA MEILLEURE DE NOS TOMBES Enterre ton mort (metkha) : tes morts,
même nombreux. Abraham se leva et s'inclina devant les gens du pays : De là nous
apprenons qu’il faut remercier Dieu lorsque l’on apprend une bonne nouvelle.
•58,7. Si vous consentez
que j'enlève mon mort… Intercédez pour moi auprès d'Éphrôn (23, 8). Faites-le moi
rencontrer, soyez mes intermédiaires. Sinon, intercédez en ma faveur.
Éphrôn était assis parmi les fils
de Hèt (23,10). R. Isaac a dit : le mot yashav (était assis) est écrit de manière
défective. Ce jour-là on le nomma gouverneur (archostrategos), afin qu’un supérieur
n’achète pas à un inférieur.
Éphrôn le Hittite répondit à Abraham
au su des fils de Hèt, de tous ceux qui franchissaient la porte de sa ville (ib.).
R. PinHas a dit : Cela nous enseigne qu’ils fermèrent leurs maisons et allèrent
consoler Abraham (aux funérailles de Sara).
Monseigneur,
écoute-moi plutôt : une terre de quatre cents sicles d'argent… (23, 15).
R. Hanina a dit : Quand la Tora parle de sicles, il s’agit de sela ; dans les Prophètes
: de litrim et dans les Hagiographes : de qentar. R. Yudan a dit : Sauf les sicles
d’Ephrôn qui étaient des qentar. À rapprocher de ce que dit l’Écriture : Il court
après la fortune, l'homme au regard cupide, ignorant que c'est la disette qui lui
adviendra (Pr 28,22). Il court après la fortune, l'homme au regard cupide : C’est
Ephrôn qui jeta un regard cupide sur l’argent d’un juste. Ignorant que c'est la
disette qui lui adviendra : En effet la Tora priva son nom de la lettre vav. C’est
ce qui est écrit : Abraham donna son consentement à Éphrôn et Abraham pesa à ÉphrOn
(23,16). Le deuxième Ephrôn est écrit sans vav.
quatre
cents sicles d'argent ayant cours chez le marchand (ib.). R. Abba bar Abina
a dit : C’était comme une marchandise.
•58,8. Ainsi le champ
d'Éphrôn… passa (vayaqam) (23, 17) : Il était modeste et il fut élevé, il avait
appartenu à un homme petit et il devint la possession d’un grand homme. Le champ
d'Éphrôn, qui est à Makpéla (ib.) : Cela enseigne qu’il doubla aux yeux de chacun,
car tous ceux qui y sont ensevelis sont assurés que leur récompense est doublée.
kaful (doublé) mekufal (redoublé)
sonnent comme makpela
R. Abahu a dit : Le Saint béni soit-il
plia le corps du premier homme, Adam, et l’y ensevelit.
Le
champ et la grotte qui y est sise (ib.). Rabbi a dit : D’où savons-nous que
celui qui vend son champ doit en enregistrer les bornes ? De ce verset : le champ
et la grotte… Et tous les arbres qui sont dans le champ… Passèrent en propriété
à Abraham au vu des fils de Hèt, de tous ceux qui franchissaient la porte de sa
ville (23, 18). R. Eléazar a dit : Pourquoi répandre tant d’encre et user tant de
calames pour écrire dix fois comme ici : les fils de Het ! - C’est par référence
aux dix commandements. Pour t’enseigner que quiconque aide un juste à acheter un
bien, c’est comme s’il accomplissait l’ensemble des dix commandements. R. Yudan
a dit : il est écrit cinq fois fils de Barzilaï en rapport avec les cinq livres
de la Tora. Pour t’enseigner que quiconque assure la subsistance d’un juste pour
une valeur d’une peruta, c’est comme s’il accomplissait les cinq livres de la Tora.
•58,9. Puis Abraham
enterra Sara (23,19). Ceci est à rapprocher de ce que dit l’Écriture : Qui poursuit
la justice et la miséricorde trouvera vie, justice et honneur (Pr 21,21). Qui poursuit
la justice : c’est Abraham, car il est dit : pour qu'il garde la voie de Y.ahvé en
accomplissant la justice et le droit (Gn 18,19). Et la miséricorde : car il fut
bon envers Sara. Trouvera vie : car il est dit : Voici la durée de la vie d'Abraham
: cent soixante-quinze ans (ib. 25,7). justice et honneur : R. Samuel b. Isaac a
dit : le Saint béni soit-il lui dit : Moi, de par ma fonction, je dispense les bontés
; tu as pris ma fonction ? Alors, prends mon vêtement : Abraham était un vieillard
avancé en âge (ib. 24,1).
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