ADAM HAYAV LOMAR BILESHON RABO
On a le devoir d'énoncer un enseignement oral dans
les termes mêmes où on l'a appris de son maître. Principe fondamental
dans la déontologie de la loi de transmission orale. Son énoncé ouvre le noyau le
plus ancien de la MISHNA et atteste de son universelle diffusion dès le Ier siècle
au moins mais il s'agit de toute évidence d'un principe pharisien bien plus ancien.
La lettre est donc d'importance aussi grande que la teneur, le signifiant autant
que le signifié. Ce qui tranche absolument avec l'étude en milieu chrétien, contrainte
très tôt de renoncer au signifiant puisqu'obligé de raisonner sur traduction. Jérôme
sera sensible à cette faiblesse et se mettra en quête de l'HEBRAICA VERITAS, pour
au moins fournir aux pères fondateurs une traduction de l'original moins trahie.
C'est cet impératif absolu de la transmission littérale d'une autorité directe,
à la lettre de bouche à oreille, qui explique l'existence de ces longues chaînes
de maîtres caractéristiques de la MISHNA, et encore davantage des deux TALMUDS.
Sur le plan des procédures d'analyses et de la méthodologie à mettre en oeuvre pour
l'étude historicisée du corpus rabbinique, ces chaînes et leur haute qualité de
fiabilité sont un instrument précieux de datation et de reconstitution de réseaux
d'écoles.
AF
Textuellement "même en ce cas", principe inclusif
ou d'assimilation à une catégorie
AGOMIN
debout! ordre: (du grec
agomen)
AHERIM
"d'autres" Euphémisme désignant la Mishna de R.
Meir (censuré)
AHERIM OMRIM
"d'autres disent". Selon
le Talmud Babli formule d'anonymat infligée à tous les enseignements de rabi Méir
en sanction d'une affaire qui nous est à présent obscure
ASMAKHTA ou encore ASMAKHTA BE'ALMA,
verset scripturaire recherché par le maître Amora babylonien pour harmoniser Loi
Orale et Loi Ecrite, mais non pour en tirer un raisonnement déductif susceptible
de justifer, d'authentifier ou de fonder la loi orale, qui doit rester indépendante
Av
"père". Principe général par dégagement
de ce qui est commun à plusieurs cas. C'est le résultat d'une construction intellectuelle,
d'où l'expression de BINYAN AV construction d'un principe. Principe à partir duquel
on tire des conséquences ou cas dérivés, TOLADOT. Relève de la pensée déductive.
Av hatum'a
Principe originaire de l'impureté. Principe typiquement
pharisien lié à la conception de la pureté. Principe de la transmission de l'impureté
qui rend impurs par contact homme ou ustensile.. Tout reptile (SEREZ) aux termes
du Levitique , passant indistinctement sur des surfaces impures puis pures est considéré
par nature comme un principe de transmission de l'impureté , une source de TAME'.
Dans la législation pharisienne institutionnalisée par la MISHNA, on distingue 11
de ces principes ou AVOT HATUM'A, soit par ordre de gravité croissante: 1)SEREZ
(reptile), SIKHVAT ZERA , TEME'MET , METSORA'(lépreux pendant les 8 jours d'isolement)
, ME HATAT(eaux lustrales des cendres de la vache rousse inférieures à une quantité
particulière) 2) NEVELA (cadavre), ME HATAT (eaux lustrales supérieure à la quantité
particulière spécifiée) 3)BO'EL NIDA 4)ZAV, ROQ, SIKHVAT ZERA et MEME RAGLAW du
ZAV, sang de la NIDA 5)MERKAV (siège) 6)MISKAB (couche) 7) TSAV lui-même 8) ZAVA
9) MEZORA' (lépreux) 10)EZEM (ossement humain de la valeur d'un éclat 11)HAMET(mort)
qui contamine la tente ('OHEL, i.e. lieu mortuaire). Ces 11 degrés de TAME' font
pendant aux 11 degrés de sainteté ou sacralité, v. BET HAMIQDAS. La TUM'A, ou impureté
rituelle est conçue comme une manière de fluide contagieux qui contamine par contact
ou par agent de transmission intermédiaire entre la source et la personne ou l'objet
contaminées. Matériellement ce sont d'abord les fluides ou les humeurs produites
par le corps; salive, urine, liquide séminal, glaires, mucosités, pus, sang menstruel,
etc. Les mains, susceptibles, par nature, d'entrer en contact avec tous ces éléments
contaminants doivent donc en être purifiées par le biais d'ablutions rituelles:
c'est le principe du rite pharisien de NETILAT YADAYIM.
AVASQANTAH
Libre d'envie,
que le mal ne te touche. Expression apotropaïque (du grec
abaskanta)
BARQAY!
Le jour point! Cri par lequel le préposé au guêt
de l'aube, stationné sur la terrasse du complexe du Temple, donnait le signal au
préposé au tirage au sort des rôles du service du TAMID de l'aurore, qui se mettait
alors en branle: Le préposé au tirage au sort des rôles disait alors aux prêtres
du service: 'allez voir si le moment est venu du sacrifice'. Si le moment était
arrivé, le guetteur criait 'Barqay!' Et Matya ben Shemuel demandait alors: 'tout
le levant luit-il jusqu'à Hebron?', et il répondait: 'oui!' . On observera que même
au Temple, la langue vernaculaire de l'usage prosaïque était l'araméen; le bilinguisme,
on l'oublie trop souvent, était surtout de nature fonctionnelle. On épargnait à
la langue sacrée (LESHON HAQODESH) langue noble par excellence, les compromissions
de l'usage domestique et vil; l'araméen était en somme la langue des domestiques,
des femmes et des enfants. Dans les derniers temps du Temple, le préposé au tirage
au sort était MATYA BEN SHEMU'EL
BEEMET AMRU
En verité, ils ont dit. Formule
qui signale une coutume de droit commun, dont la pratique ne peut être l'objet de
discussion.
BEMAH HADEVARIM AMURIM ?
De quoi est-il question ?
Formule non de mise en discussion d'une disposition, mais de simple explicitation
BEN... (PELONI)
fils d'un tel. Expression réservée
aux maîtres (HAKHAMIM) déjà confirmés, mais n'ayant pas encore reçu l'ordination.
Ainsi Ben Zoma ou Ben Azai sont ainsi nommés avant leur accession au titre de rabi
(ordination), bien que leurs enseignements soient déjà reçus
BENE BELIYAAL
fils de Belial ou fils des sans joug au
sens terminologique: ANOMOI. Partisans de la Grande Prêtrise dévoyée sous JASON,
MENELAS et ALCIMOS
BO BAYOM
Formule par laquelle est désignée l'assemblée extraordinaire du Sanhédrin qui vit
la destitution de Raban Gamliel de la Nesi'ut, et au cours de laquelle on procéda
à de très importantes réformes. Ces réformes sont désignées par le générique bo bayom
DANIN LIFNE HAKHAMIM
On a jugé devant les sages. Principe ancien en
vertu duquel les décisions de loi orales pouvaient se prendre en présence de simples
HAKHAMIM, donc de maîtres non encore ordonnés. Ainsi, cas traditionnels de Shim'on
ben Azay, Shim'on ben Zoma, Shim'on hatemani, Hana hamizri et Hananya ben Hakhinay
(Ces maîtres sont tous du Ier siècle).
DAVAR HALAMED ME'INYANO
Chose qui enseigne par son contenu.
Dans l'exégèse d'Ishmael, principe selon lequel à première lecture le lien avec
le contexte n'apparaissant pas, il faut procéder à interprétation en se fondant
non plus sur la seule séquence littérale mais sur la teneur général de l'ensemble.
DAVAR HALAMED MISSOFO
Chose qui enseigne par sa fin.
Dans l'exégèse d'Ishma'el, principe selon lequel la fin d'un verset et le texte
qui lui fait suite viennent infléchir le sens d'une disposition formulée en son
début, alors que la première lecture aurait fait penser qu'il ne s'agit pas de deux
éléments complémentaires mais différents.
DAVAR SHEHAYA BAKELAL
Chose qui se trouve dans le général.
Principe d'exégèse de Eliezer bar Yose. Bien que décliné sous de multiples aspects,
revient toujours à dégager qu'une disposition légale qui apparaït à première vue
comme un cas particulier d'une catégorie plus compréhensive, apporte en fait des
éléments neufs qui n'était pas impliquer par la catégorie générale.
DIBER HAKATUV BEHOWE
Surtout dans l'exégèse de Eliezer et Yose le Galiléen. Simple indication rhétorique,
dans le cas d'une redondance qui semblerait venir infirmer une limitation notoire
de la législation scripturaire.
DIBRE TORA LASHON BENE ADAM
Les paroles de la Tora sont des paroles
humaines. Principe d'interprétation non unanimement accepté, fondé sur
l'idée raisonnable que l'hébreu biblique n'est pas d'essence divine mais ne relève
que du langage humain, compromis entre bruit et redondance. L'exégèse prendra donc
appui sur une analyse grammaticale et syntaxique ordinaires et n'ira pas prétendre
que tout y fait sens y compris les mots outils. C'est là le sens du grand débat
sur la nature de l'Ecriture qui opposa vers 100 école d'Ishma'el et école d'Aqiva.
C'est la première qui a fini par prévaloir d'autant que l'idée était alors de produire
par exégèse une législation dérivée (MIDRASH HALAKHA); mais au cours du siècle suivant
cette attitude, porteuse en soi de trop de dérives possibles, fut abandonnée. Et
la législation (HALAKHA) se limita d'une part à celle formulée dans le Pentateuque,
et de l'autre à celle de la tradition recueillie et triée (MISHNA complètement indépendante
de l'Ecriture)
DIN WEDEVARIM
Principe du renoncement à un droit de jouissance partielle, sous l'empire d'un voeu.
Ainsi: je n'ai ni droit ni part ni dans tes biens, ni dans leurs fruits, ni dans
les fruits de leurs fruits, et ceci perpétuellement. C'est le principe de droit
personnel dit de ISUR HANA'H (interdiction de jouissance par effet d'un voeu).
DINA DEMALKHUTA DINA
La loi de l'empire, c'est la loi
DIVRE TORA MIDIVRE QABALA LO YALFINAN
Principe du Talmud Babylonien, mais non retenu dans le corpus palestinien, selon
lequel la loi écrite se limite aux dispositions du seul Pentateuque à l'exclusion
des Prophètes. Le Pentateuque est donc dit Tora stricto
sensu (législation révélée), et les Prophètes sont assimilés à de simples
dépositaires de tradition
DIYUQ
Principe du compte rond, ou du grosso modo
EHAD...WEEHAD
Mode d'exemplification d'un principe par des exemples
EN DIN, ENO DIN
Introduit toujours la proposition HAMUR dans un raisonnement par Qal waHomer, n'est-il
pas évident a fortiori que (la loi valable pour Y).
EN LI ELA
Je n'ai que... textuellement: pour raisonner
je ne dispose que des éléments X et Y...
EN LOMEDIM MIN HAKELALUT
On ne peut tirer enseignement de généralités.
La généralisation des formulations de la MISHNA ne doit pas prévaloir sur l'étude
de cas
EN MIQRA YOTSE MIDE PESHUTO
On ne peut vider le texte scripturaire de son sens littéral. Principe sans doute
polémique dirigé contre l'interprétation typologique chrétienne.
EN MUQDAM UMEHUHAR BA-TORA
Il n'y a pas d'avant ni d'après dans la Tora
Le texte scripturaire n'est pas prisonnier de la chronologie.
EN SEDER LAMISHNA
Il n'y a pas d'ordre dans la Mishna. Ni l'ordre d'arrangement, ni l'ordre chronologique
ne sont un critère d'autorité dans le code misnique voir ASSUR,
GEZERA SHAWA
Principe de raionnement juridique fondé sur l'analogie, non de la teneur des cas,
mais d'une analogie formelle établite à partir de la formulation scripturaire qui
emploie le même terme pour des situations qui n'ont apparemment rien de commun entre
elles. La mobilisation d'un raisonnement de ce type se traduit par l'ensemble: biselama' se...mana' lan (cela étant concevable
dans le premier cas...d'où tirons-nous que c'est concevable dans le second), la
réponse étant: ma le'elan..af kan (n'avons-nous
pas le terme X dans un cas, et ne setrouve-t-il pas dans le second?)
GILUY MILTA ou parfois GILUY MILTA DE'ALMA
Elément du texte scripturaire qui vient confirmer textuellement une information
qui était déjà implicite dans le corpus
GIRSA DEYANQUTA
Texte appris par coeur dans la petite enfance, quand l'enfant n'est pas encore sevré
de l'adulte, et que dès la première acquisition du langage le père exerce l'enfant
à la langue et à la mémoire en lui enseignant des fragments de Loi Orale qu'il connaît
lui-même.
GUZMA
méthode de l'exagération rhétorique
HALAKHA LE MOSE MISINAî
Tradition de Moïse au Sinaï. Textuellement disposition légale de loi orale qui remonte
à Moïse qui l'a reçue sur le Mont Sinaï.
HAMEYUHAD
Élément explicitement spécifié dans le texte à partir duquel on raisonne.
HAYAV
tenu de...
Expression de la nécessité, astreinte à payer dommages et intérêts après une condamnation
au pénal; obligation de mise en oeuvre d'un précepte impératif supérieur à la simple
notion de devoir.
HAYAV MITA
Passible de la peine de mort. Expression d'une condamantion morale catégorique mais
purement formelle, la peine de mort étant tombée en désuétude au Sanhédrin depuis
le début du Ier siècle.
HAZARA
retour. Principe de la récurrence
d'un enseignement dans des contextes multiples
HEQESH
analogie.
Raisonnement par analogie, marqueur mah...af...(de même que...ainsi de...)
HIDUSH
Nouveauté. Innovation législative
de la Tora elle-même, sorte d'exception à la règle, dont toutefois on s'interdit
de tirer des conséquences halakhiques par Qal wahomer, Binyan Av, etc. Un des principes
de la rhétorique mishnique est d'énoncer en premier un HIDUSH ou changement de législation,
ce n'est qu'après qu'on revient à l'historique de la question. Il s'agit donc d'un
principe de présentation de dernier état à l'origine, et non d'un ordre chronologique
relatant une genèse
IM EN RE'AYA LADAVAR, ZEKHER LADAVAR
Principe selon lequel on reconnaît aux Prophètes, sinon une valeur fondatrice (celle-ci
étant dévolue au seul Pentateuque), tout au moins une valeur didactique de rappel.
IM ENO INYAN
S'il (élément d'information considéré) ne s'applique pas à ce sujet-ci, applique-
le à cet autre. Principe selon lequel une indication du verset qui ne se rapporte
pas au sujet et paraît déplacée, doit être prise comme un indice d'une mise en rapport
avec un sujet voisin. Affectionné par R. Eliezer bar Yose le Galiléen. Principe
appliqué dans le Babli avec la formule: im eno inyan
le...tenehu inyan le..
KELAL U-FRAT
Essai des maîtres, surtout dans l'école exégètique d'Ishma'el, d'établir une méthode
systèmatique concernant le classement des lois scripturaires qui mêlent dans leur
énoncé principe général inclusif et énoncé de cas individuel susceptible d'étendre
le principe au lieu de simplement l'illustrer.
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KELALIM UFERATIM PETIHA WESIYUM
Principe rhétorique d'exposition mishnique qui permet à un maïtre d'inverser l'ordre
logique d'un exposé, d'anticiper le cas particulier sur le principe général ou la
conclusion sur l'introduction
LADUN
juger, raisonner juridiquement par DIN, raisonnement, jugement intellectuel
LAMED MILAMED BAQODASHIM
Principe selon lequel en matière de QODASHIM on s'en tient aux seules dispositions
explicites de la législation scripturaire (législation primaire) et l'on ne procède
pas à partir de ces dispositions à une législation dérivée par interprétation, comme
c'est au contraire le cas pour le reste de la législation scripturaire.
LASHON ARAMIT WE'IVRIT
Grand principe selon lequel une Mishna ou une Barayeta est toujours formulée en
hébreu, mise à part la relation de dialogues pris sur le vif ou de la citation d'actes
profanes en araméen. Il en résulte le principe selon lequel on peut estimer que
toute partie en araméen dans le Babli ou le Yersalmi est à coup sûr étrangère au
corpus Mishna-Barayetot.
LEFI SHE HU-OMER
Textuellement: étant donné qu'il énonce,
retour au texte scripturaire comme argument décisif ou d'autorité
LEHAQISH
Raisonner par analogie.
LESHON NEQIYAH
Langage propre. Grande attention des Hakhamim, d'origine pharisienne, à veiller
sur le caractère châtié de leur langage. D'où un usage très fréquent de l'euphémisme
et de l'antiphrase, surtout pour éviter l'expression directe de la négativité et
de la condamnation, marque très appuyée du respect de l'individu dans sa dignité.
LASHON TORA LAHUD ULASHON HAKHAMIM LAHUD
Principe d'une conscience de l'hébreu vivant distinguant entre l'ancienne langue
littéraire classique du corpus scripturaire, et l'hébreu alors moderne et vivant
parlé par les Hakhamim. D'où l'existence de véritables études littéraires qui prenaient
en compte les différents âges de la langue et faisaient du BAAL MIQRA une manière
de philologue.
LO ASSA KELUM
Il n'a rien fait. Degré majeur
dans l'expression négative par rapport à PASSUL.
MAALEH ALAW HAKATUV (KEILU OSSE)...
goût de la recherche de l'analogue biblique pour apprécier le contemporain, par
un art de l'analogue et de l'à propos figuré.
MAASSE
Un fait, une histoire, la geste. 1) goût de l'illustration didactique par le récit
d'un cas, d'une anecdote, voire d'un apologue. On y distingue entre le MAASSE ROV,
le comportement grégaire, ou le MAASSE LISETOR, contre-exemple. 2). Traduction convenue
du grec Praxis; Aquilas use de ce mot pour traduire l'ensemble POAL-MAASSE. Ainsi
les Actes des apôtres ou les Actes de Pilate qui impliquent une rédaction en hébreu,
ou en araméen, furent-ils à l'origine des textes du type bien connu dans la littérature
hébraïque de la fin du second Temple et des premiers siècles: le type MAASSE.(v.
ce mot). MAASSE, actes et DIVRE- histoire, paroles, enseignement étaient des genres
très populaires de la littérature agadique. Relevait, plus spécifiquement, de la
littérature de type MAASSE les récits hagiographiques concernant les ANSE MAASSE(v.
ce terme). Pouvoirs miraculeux et initiation mystique étaient du reste associés
dans les deux disciplines ésotériques de MAASSE BERESIT et MAASSE MERKAVA, dont
la littérature des manuscrits qumraniens prouve qu'elle était une tradition forte
à la fin du second Temple(V. SIRE OLAT HASABAT). La littérature agadique a conservé,
attribué à YEHOSUA BEN LEWI(IIIe s), un MAASSE qui relate un voyage outre-tombe:
MAASSE BERABI YEHOSUA BEN LEWI, et présente de très fortes parentés avec la deuxième
partie des ACTES DE PILATE.
MAH MATSINU
Principe d'interprétation par induction.
MAH
quoi ? Marque du début d'un raisonnement
par Qal wahomer, si déjà pour X (la loi est valable) et présente le cas dit QAL
MELEKH HA-MELAKHIM
Roi des rois. Expression surtout appliquée à Dieu. A rapprocher de KSHAH AR KSHAH,
titre perse des Achéménides. A pour équivalent dans le bilingisme judéen le grec
BASILEUS
MIMASHMA
Introduit un élément d'argumentation fondée sur la constatation que le texte scripturaire
est explicite sur le point discuté
MIN HADIN LIHYOT KANADUN
il suffit à ce qui est déduit par raisonnement a fortiori
d'être équivalent en rigueur de jugement à ce dont on l'a déduit. Ainsi l'a
fortiori ne doit pas servir dans le raisonnement juridique à aggraver la rigueur
de la loi explicitée à propos d'un cas. Cas unique de ce type de raisonnement dans
le corpus scripturaire : Nb12,14. Le marqueur d'un raisonnement par QAL WAHOMER
est toujours l'ensemble: mah she...eno din she....
La réfutation d'un raisonnement de ce type est la TESHUVA ou PIRKHA'
MINAYIN
Textuellement d'où sait-on
que...?. Introduit un passage du texte qui fonde ce que l'on avance,
argument de l'autorité soit de l'Ecriture, soit de la tradition (texte écrit ou
oral)
MISHAM RE'AYAH
De là, la preuve. Expression
généralement ironique: le bel exemple que voilà! Art de retourner l'argument.
MISHNA AHARONA
Mishna dernière. S'oppose à MISHNA RISHONA.
MISHNA RISHONA
Mishna première. En général opposé à HAKHAMIM OMRIM, MISHNAT RABI AQIVA ou MISHNA
AHARONA. Marque une conscience historique du caractère vivant de la loi orale et
de son évolution que le code du Nassi Yehuda a tenu à prendre en compte, bien qu'à
un degré moindre de la Tosefta.
MISHUM SHENE'EMAR
En dépit de la forme (du fait qu'il est écrit). La citation scripturaire n'y a pas
valeur de preuve, mais de simple référence confirmante.
MISPARIM
nombres. Précision dans l'usage des nombres,
héritée d'une ancestrale culture scribe.. Propension pour une rhétorique numérique
et certains nombre comme le 13, le 40, le 60, le 300 ou le 400.
MUFNE
Terme dégagé d'un raisonnement pour etre rendu disponible à un autre
MUTAR
Permis. Expression du caractère
permis en fonction d'un interdit, d'une tolérance et d'une zone de souplesse.
OQER HARIM
Déracineur de montagnes. Formule
par laquelle on désigne un virtuose de la dialectique amoraïque
PARA BASILIAUS NOMES AGRAFOS (sic)
Citation translittérée de la sentence grecque: para
basileus o nomos agraphos (pour l'empereur la loi n'est pas écrite).
Expression par laquelle on exprime que le souverain est au dessus de sa propre loi.
PATUR
Notion qui s'oppose à celle de HAYAV.
PIRKHA'
comme TESHUVA, introduit la réfutation d'un raisonnement juridique par QAL WAHOMER
QAL WAHOMER
du léger au grave. Type de
raisonnement de base, soit a fortiri soit
a minori. Composé de deux propositions le
QAL, ou cas le plus facile, le plus léger, et le Hamur, cas le plus grave. L'objectif
consiste à savoir ou non si ce qui est dit d'aggravant dans le cas du QAL doit s'étendre
au HAMUR. A pour corollaire le principe limitatif DAYO LAVA'
QORBAN
offerte. Offrande sacrée qui
permet d'approcher Dieu. (Joue sur la racine
QRV, approcher, s'approcher, visiter) Par extension, formule de voeu (KINUY NEDARIM)
particulièrement puissante par laquelle, dans la pratique populaire on se dégageait
souvent de l'impératif de subvenir au soutien économique des parents géniteurs,
ainsi qu'en atteste une critique formulée par Jésus à l'égard de la loi pharisienne
. Un indice de ce débat qui divisait les maîtres pharisiens eux-mêmes, subsiste
dans la rédaction ultérieure de la Loi Orale: Dire QORBAN, OLA, MINHAT, HATAT, TODA,
SHELAMIM que je ne puisse te nourrir!, c'est interdit. Rabi Yehuda autorise. Les
formules: HAQORBAN (Le fonds QORBAN), KAQORBAN (comme fonds QORBAN), QORBAN que
je puisse te nourrir! sont interdites. La formule Au Qorban que je ne puisse te
nourrir!, rabi Meir l'interdit. Dire QONAN (substitut de QORBAN) soit ma bouche
qui te parle, ma main qui t'aide, mon pied qui marche en ta compagnie! est interdit
La réaction des Maîtres Yehuda bar Ilay et Méir, tous deux disciples d'Aqiba (milieu
du IIe s) à cette pratique populaire qui consistait à se soustraire à deux des impératifs
fondamentaux de la loi morale, montre bien l'impact de critiques qui n'étaient pas
dénuées de fondement. Ce n'est sans doute pas un hasard si la volonté de combattre
ces abus du voeu se concentre sur ces deux points: 1) le 5e impératif du Décalogue
qui commande d'honorer père et mère, et le commandement du Lévitique sur l'amour
du prochain.
RIBUY U-MI'UT
Principe interprétatif caractéristique de l'école d'Aqiba, fondé sur l'inclusion
ou la restriction de l'applicabilité d'une disposition scripturaire en prenant appui
sur les mots outils: et, gam, 'af, kol.
Voir DIBRE TORA LASHON BENE ADAM.
SAMUKHIN
Méthode d'interprétation fondée sur la contiguïté de deux versets. R.Yehuda répugnait
à cette méthode et ne l'appliquait qu'au Deutéronome.
SEDER HADE'OT
Logique immuable de présentation des opinions différentes qui donnent la prééminence
à celles des Anciens, et opère une remontée inverse des générations, les contemporains
étant cités en fin d'exposé.
STAM MISHNA
Opinion anonyme, faisant consensus et qui ne peut par conséquent être avancée en
preuve. La volonté de codification de R. Yehuda haNassi était de présenter autant
que faire se peut le Code de loi orale sur le style impersonnel du STAM MISHNA.
STAM MISHNA RABI MEIR
La mention anonyme de la MISHNA correspond à R. Méir. Principe selon lequel le Nassi
Yehuda prit pour base de codification la version de Meir. Cette identification se
généralisera chez les Babyloniens, et le Babli a fini par assimiler l'ensemble du
corpus de Setam Mishna à la version dite de rabi Meir.
SHANAH ALAW HAKATUV LE-AQEV
Principe exégétique fondé sur l'existence de termes forts inhibiteurs de transgression
SHENE HAKETUVIM HAMAKHISHIM ZE ET ZE
Principe de l'école exégètique d'Ishma'el et Eliezer bar Yossi qui tente de résoudre
les dispositions contradictoires de deux versets scripturaires en en suspendant
l'applicabilité tant qu'un troisième verset conciliateur n'est pas trouvé
SHENE KETUVIM HABA'IM KE'EHAD
Un des principes restrictifs à l'application du BINYAN AV.
STAM MISHNA RABI MEIR WE-ALIBA DERABI ELIEZER
La mention anonyme de la MISHNA correspond à rabi MEIR et selon l'opinion à Rabi
Eliezer. Toute législation anonyme de la Barayeta (réputée être la toute première
version de Mishna ou Mishnat rabi Meir) et réputée provenir de l'académie de Meir
(milieu du IIe s., élève d'Aqiba, et postérieur à Hadrien), et toute législation
anonyme de la Tosefta est réputée provenir de celle de Nemeya. Cette convention
d'école caractérise surtout les Babyloniens, et ne doit pas être prise pour exactement
historique.
TA'AME HAMIZWOT
Grande question qui divisa les premières générations palestiniennes. Les préceptes
ont-ils une raison rationnelle qu'il est louable de chercher à dégager (attitude
de Shimon bar Yohay), ou doit-on les considéder comme une manière de mystères dont
Dieu seul aurait la clef? Il semble que les opposants à cette mentalité l'aient
été essentiellement par crainte de voir se multiplier des théories contradictoires,
éventuellement créatrices de schismes.
TALMUD LOMAR
Textuellement: l'analyse du texte scripturaire
dégage que...
TANU RABANAN
Termine un raisonnement fondé sur le recours à une BARAYETA.
TANYA
Introduit le recours à une BARAYETA dans le raisonnement. Si ce recours vient en
conclusion d'un phrase ou d'un raisonnement, le terme sera celui de TANU RABANAN
TESHUVA
Réponse. introduit la réfutation d'un raisonnement par QAL WAHOMER. V. PIRKHA'
WE
et... Savoir que
WEKHEN
et ainsi... formule par laquelle un maître ajoute à une série reçue une nouvelle
dispostion qu'il déduit ou qu'il a recueillie
YESH EM LAMIQRA WE-YESH EM LAMASSORET
Principe découlant du fait que le texte scripturaire datant généralement de plusieurs
siècles, et purement consonnantique, comportait des graphies et donc des sens qui
n'étaient plus compatibles avec les nouvelles données idéologiques. On s'était donc
donné la liberté de modifier la lecture, sans toutefois toucher à la graphie (règle
du Qere-Ketiv); et l'on dota beaucoup plus tard les mots litigieux d'une vocalisation
qui contredisait le consonnantisme, à l'époque du travail dit des Massorètes de
Tibériade. Principe de l'indépendance entre l'époque de la rédaction du texte scripturaire
(MIQRA) et celle de la lecture, objet de tradition
YESH OMERIM
Il y a qui disent. Euphémisme.
Expression par laquelle on désigne, dans la mishna
et les barayetot, les traditions rapportées
par rabi Natan le Babylonien, en application d'une sanction décidée contre lui par
le Nassi
YODEA LASI' WELITAN
Sachant prendre et donner ou
art de la négociation et du compromis. Le grand âge de la polémique judéo-chrétienne
se situe aux IIIe-IVe s.
TSAD
Elément commun qu'on relève entre deux cas
TSARIKH
Il est necessaire... notion
d'obligation a priori, mais à valeur idéale,
alors que HAYAV exprime l'idée de contrainte et d'astreinte.
ZEMAN DIQDUQI
Temps grammatical question du temps verbal prise en considération dans la formule
d'une tradition transmise. Le passé indique ainsi un usage tombé en désuétude, mais
qu'on ne mentionne que pour le plaisir de la connaissance et de l'étude.
PSHITA
Mais c'est évident ! Etonnement
devant un enseignement qui annonce que celui-ci apporte un autre enseignement moins
évident.
RESHUT HARABIM
Domaine public. Distinct du domaine privé avec des conséquences diverses du point
de vue de la halakha.
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