Deux et deux font Quatre
La parasha »Hayé Sarah« , « les vies de Sarah », est ainsi nommée d’après son premier verset : « Et ce sont les vies de Sarah : cent ans et vingt ans et sept ans, les années des vies de Sarah« .
Pourquoi dire « les vies » ? « Pour t’apprendre que la vie des Justes est double : dans ce monde et dans le monde à venir« . Le Midrash Rabba sur la Genèse, 58, 1 joue ici sur le mot שְׁנֵי, SNY, Shnéy, à la fois pluriel de שָׁנָה, SNH, Shanah, « année », et signifiant « deux ».
Un peu plus loin, le Midrash renvoie les 127 ans de la vie de Sarah aux 127 provinces sur lesquelles règne Assuérus (Voir aussi le Midrash Rabba sur Esther 1, 8, dont elle fait « la fille de la fille de Sarah »). Nous sommes au cœur du processus de reproduction cellulaire : si une cellule fécondée au premier jour se dédouble, elle en forme deux le deuxième jour, quatre le troisième jour, huit le quatrième jour, seize le cinquième jour, 32 le sixième jour, 64 le septième jour et 128 le huitième jour. Deux puissance sept, c’est 128. Et la circoncision, c’est un prélèvement d’une cellule : 128 cellules, il n’en reste plus que 127. Isaac, fils de Sarah, fut le premier circoncis.
Le verset suivant (Genèse 23, 2) énonce : « Sara mourut à Qyriat Arba, qui est Hébron, dans le pays de Canaan« . Qyriat Arba, c’est le « village des Quatre ». Qui sont ces Quatre ? se demande le Midrash. La réponse, que Rachi rapporte, est que quatre couples y furent ensevelis : Adam et Ève, Abraham et Sarah, Isaac et Rébecca, Jacob et Léa (Voir à ce sujet : Genèse 23, 19 ; 25, 9 ; 49, 31 ; 50, 13). Or le nom de Makhpèla, MKFL, celui de la grotte qu’achète Abraham pour ensevelir Sarah, signifie « couple », « double ».
Voir aussi : La succession du Roi David