L’Arche de Moïse, le berceau de Noé
Savez-vous que le même mot hébreu ,תֵּבָה, TBH, Tébah, désigne à la fois l' »Arche » de Noé et le berceau (le « moïse ») dans lequel la fille de Pharaon recueille le petit Moïse flottant sur le Nil ?
Exode 2, 3-6 :
Ne pouvant plus le cacher, (la mère) prit une caisse (TBH, Tébah) de jonc, qu’elle enduisit de bitume et de poix; elle y mit l’enfant, et le déposa parmi les roseaux, sur le bord du fleuve. La fille de Pharaon descendit au fleuve pour se baigner, et ses compagnes se promenèrent le long du fleuve. Elle aperçut la caisse (HTBH, haTébah) au milieu des roseaux, et elle envoya sa servante pour la prendre. Elle l’ouvrit, et vit l’enfant: c’était un petit garçon qui pleurait.
Fais-toi une arche de bois de gopher; tu disposeras cette arche (HTBH, haTébah) en cellules, et tu l’enduiras de poix en dedans et en dehors.
Vulgate :
Fac tibi arcam de lignis levigatis mansiunculas in arcam facies et bitumine linies intrinsecus et extrinsecus.
Commentaire de Elie Munk (La voix de la Thora) : « L’Ecriture emploie le mot תֵּבָה seulement deux fois : ici et dans Ex. 2,3 pour désigner le berceau qui protégea Moïse et l’empêcha d’être englouti par les eaux du Nil. (…) »
Dans l’usage contemporain, la Tébah, c’est l’« Arche sainte », dans laquelle sont conservés les rouleaux de la Torah. « Monter à la Tébah », pour un fidèle, c’est lire en public un passage de la Loi.
Le point commun entre la Tébah de Noé, celle de Moïse enfant et celle des synagogues, c’est de contenir la Loi, biologique et morale : Noé emporte en son Arche tous les couples d’animaux sexués, Moïse, comme tout embryon flottant dans le liquide amniotique, porte toute l’information génétique nécessaire à son développement futur.
Pour les siècles des siècles, Moïse est l’Enseignant de la Torah. Un adage talmudique veut qu’avant de naître, tout nouveau-né connaisse l’intégralité de la Torah, qu’il l’oublie au moment de sa naissance et qu’il passe sa vie entière à la réapprendre.
23 août 2009 à 13:19
Assimiler Moïse, bébé né avant terme, mis dans une « tévah » flottant sur le Nil, fleuve qui symbolise tous les risques de la noyade, à un embryon baignant de façon rassurante dans le liquide amniotique maternel, me paraît contestable. Il est protégé de l’eau par la téva si on compare sa téva miniature à celle de Noé. En outre, on peut avoir l’impression que Moïse va souffrir toute sa vie d’une phobie de l’eau. Pour que les Hébreux au désert puissent boire, se laver et, le cas échéant se purifier, la responsable du puits qui » accompagne » les enfants d’Israël, c’est Miriam (et non Moïse ou Aaron). Déjà, Miriam avait été déléguée à la surveillance de la téva « naviguant » sur le Nil. Mais quand elle meurt, c’est Moïse qui la remplace dans cette fonction de responsable de l’eau. Et il y aura alors l’épisode où Moïse, qui doit parler au rocher, le frappe, ce qui lui sera reproché par Dieu. Parmi les nombreuses raisons invoquées pour expliquer que Dieu ne veut pas que Moïse entre dans la Terre promise, les commentateurs citent cette raison-là.
23 août 2009 à 13:25
Sur Moïse et le rocher, voir « Les eaux de la discorde« , sur le site Chabad.org