Le Vav et le Yod
Un peu de grammaire
Le ו, Vav, translittéré ici W, placé devant un mot, traduit la conjonction banale « et ». Mais placé devant un verbe au futur commençant par un י, Yod, Y, le Vav le transforme en passé. Cette règle est connue sous le nom de “Vav conversif”.
Le résultat est que les deux lettres וי, WY, devant un verbe, rendent à la fois le passé et le futur. Quand on traduit les multiples versets bibliques commençant par ces deux lettres, WYDBR, Vayedaber, “et Il parla”, WYAMR, Vayomer, “et Il dit”, WYQRA, Vayqra, “et Il appela”, WYHY, Vayehi, “et ce fut”, on devrait plutôt entendre : « Il parla, et Il n’a pas fini de parler », de dire, d’appeler, d’être..…
Du coup le Vav entre deux mots n’est pas un « et » ordinaire. C’est un « et » qui, d’un côté, unifie et solidifie les mots qu’il relie, mais qui, de l’autre, oscille et balance entre ces mots. Le Vav vaut Six, comme les six jours de la Semaine, qui vont d’un Shabbat au suivant – ou au précédent.
Pour YHWH, béni soit-Il, avec un י, Y, au début et un ו, W au milieu, entre deux ה, Hé, H, entre deux souffles, « il n’y a ni avant ni après ». La vie, la marche des saisons, l’engendrement, sont des processus divins, mystérieux, voire arbitraires, qui peuvent hésiter, mais non s’inverser, comme il est dit :
Genèse 3, 24
וַיְגָרֶשׁ אֶת־הָאָדָם וַיַּשְׁכֵּן מִקֶּדֶם לְגַן־עֵדֶן אֶת־הַכְּרֻבִים וְאֵת לַהַט הַחֶרֶב הַמִּתְהַפֶּכֶת לִשְׁמֹר אֶת־דֶּרֶךְ עֵץ הַחַיִּים
WYGRS AT-HADM WYSKN MQDM LGD-ŒDN AT-HKRBYM WAT Lit HERB HMTHFKT LSMR AT-DRK ŒZ HEYYM
VayGarèsh Ète-HaAdame VayShekén MiQédèm LeGan-‘Edène Ète-HaKeroubim VeÈte Lahat Ha’Hèrèv HaMitehapékhèt LiShmor Ète-Dèrek ‘Èts Ha’Hayym
Et [YHWH Elohim] chassa l’Homme et plaça à l’Orient du jardin d’Eden les Chérubins et la lame de l’épée tournoyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie.
A-t-on jamais vu un bébé retourner dans le ventre de sa mère ?
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9 novembre 2020 à 12:02
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