Judéopédia blog

Le titre du dernier livre de Bernard-Henri Lévy, « L’Empire et les Cinq Rois » fait allusion à l’épisode rapporté dans le Livre de Josué, chapitre 10, versets 5, 16-17 et 22-23 :

Cinq rois des Amoréens, le roi de Jérusalem, le roi d’Hébron, le roi de Jarmuth, le roi de Lakis, le roi d’Eglon, se réunirent ainsi et montèrent avec toutes leurs armées; ils vinrent camper près de Gabaon, et l’attaquèrent. (…) Les cinq rois s’enfuirent, et se cachèrent dans une caverne à Makkéda. On le rapporta à Josué, en disant: Les cinq rois se trouvent cachés dans une caverne à Makkéda. (…) Josué dit alors: Ouvrez l’entrée de la caverne, faites-en sortir ces cinq rois, et amenez-les-moi. Ils firent ainsi, et lui amenèrent les cinq rois qu’ils avaient fait sortir de la caverne, le roi de Jérusalem, le roi d’Hébron, le roi de Jarmuth, le roi de Lakis, le roi d’Eglon.

Or au verset 12 de cet épisode se trouve la fameuse interpellation de Josué : « Soleil, arrête-toi sur Gabaone, et toi, Lune, sur la vallée d’Ayalone ! », interpellation que nous avons interprétée comme fixant (arbitrairement) la date du Premier Chabbat. Dans la logique de cette interprétation, les Cinq Rois, dûment nommés, symboliseraient les Cinq jours de la Semaine autres que Vendredi et Samedi, à savoir, en français : Dimanche, Lundi, Mardi, Mercredi et Jeudi.

Verset 11 : « Et il arriva que comme ils fuyaient devant Israël-ils étaient à la descente de Beth-Horon, l’Eternel jeta des cieux de grosses pierres sur eux, jusqu’à Azéka, et ils moururent; ceux qui moururent des pierres de grêle furent plus nombreux que ceux que les fils d’Israël tuèrent par l’épée« .Les pierres, ABN, Even, renvoient aux allitérations de la Tour de Babel : BN, Ben, fils, LBN, Lavane, blanc, BNH, Banah, construire, et BYN, Beyn, entre, souvent dédoublé.

Nous sommes en présence d’un midrash formé sur Genèse 1, 3 et 4 : WYAMR ALHYM YHY AWR WYHY AWR, Yehi Or VaYehi Or, Elohim dit: Que la lumière soit ! Et la lumière fut. Elohim vit que la lumière était bonne ; et Elohim sépara entre la lumière entre les ténèbres (BYN HAWR BYN HESK, Beyn HaOr Beyn Ha’Hoshekh). Ces versets s’interrogent sur les frontières du temps, de l’espace et des langues. Il peut faire “plus ou moins jour“ ou “plus ou moins nuit“, on peut parler et comprendre “plus ou moins l’hébreu“, mais si j’énumère les jours, les peuples et les langues, il faut bien mettre des frontières quelque part. Les pierres qui tombent du ciel, ce sont “les jours que Dieu fait“, comptés à partir du jour où « le soleil s’arrêta au milieu du ciel ».

Et pourquoi : « Il en mourut plus par les pierres de grêle que par l’épée des enfants d’Israël » ? Les « pierres de grêle » (BRD, Barad, anagramme de DBR, Daber, Parole, somme des rangs 26, grêle, septième plaie d’Egypte (Exode 9, 23-26)) qui s’abattent tout au long de l’histoire sur ceux qui ont le tort d’ “être ceci“ ou de “ne pas être cela“, de ne pas compter les jours comme les autres – autrement dit, les guerres ethniques et autres persécutions religieuses – sont toujours infiniment meurtrières : le XXème siècle en a su quelque chose : la Shoah bien sûr, mais aussi les génocides arménien, khmer, rwandais… ont fait périr bien plus de personnes que « l’épée » des conflits “classiques“ entre nations, y compris entre Israël et ses voisins.

Voir aussi :
Soleil, éternise-toi ! et toi Lune …

Cet article a été publié le dimanche 22 avril 2018 à 11:22 dans la catégorie Savez-vous que. Vous pouvez suivre les réponses à cet article grâce au flux RSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse, ou un trackback à partir de votre propre blog.