Montées de « Ki Tavo »

Bénédictions et Malédictions

1) Rituel des prémices (« Bikourim », en hébreu) : Premiers fruits ou grains des « sept espèces d’Israël » 1, apportés chaque année en offrande au Temple. Un traité entier de la Michna est consacré à cette Mitsva 2.

2) Législation des dîmes. Selon l’année du cycle de la Chemita (de sept ans), l’agriculteur devait consommer un dixième de sa récolte à Jérusalem (ou dépenser là-bas sa contrepartie pécuniaire) ou remettre ce dixième aux pauvres.

3) Une des références à la notion de « peuple élu », ‘Am segoula, en hébreu biblique.

4) Commandement d’inscrire (en 70 langues, selon Rachi) sur de grandes pierres, après la traversée du Jourdain, les commandements de la Tora.

5) Cérémonial des bénédictions et des malédictions prononcées face aux monts Gerizim et Ebal, annoncé dans la Parachat Réé. Le point commun réside dans le secret qui entoure généralement les actes immoraux qui sont énumérés.
D.ieu promet la bénédiction à son peuple si ce dernier observe sa Loi.

6) Suite des bénédictions.
Texte de malédictions (3), dont D.ieu menace Israël s’il lui est infidèle. Ce passage est généralement lu assez rapidement par le ministre-officiant, qui ne hausse pas trop le ton. Peu de fidèles sont enclins à monter au Sefer Tora pour la lecture de cette section redoutable, en dépit du fait qu’elle ne vise pas particulièrement ce dernier.

7) Moïse remémore au peuple hébreu les bienfaits de D.ieu à son endroit tout au long des quarante années passées dans le désert.

Lien Haftara-Paracha :

Haftara de consolation. Le troisième verset (« Ton soleil ne se couchera plus… ») avant la fin de cette Haftara est traditionnellement récité à l’occasion de la fin de la période de deuil des sept jours, en raison de sa tonalité consolatrice. Quant au dernier verset, il comporte une contradiction concernant l’avènement messianique attendu « en son temps », c’est-à-dire, au terme prévu, et « précipitamment », donc avant l’échéance. Le Talmud résous la contradiction ainsi : « en son temps », si vous ne faites rien pour précipiter la venue du Messie ; avant le terme si vous faites le nécessaire (c’est-à-dire, par la Techouva : « repentance »).

Étincelles de mémoire :

Au verset 36 du chapitre 28, qui fait partie des malédictions, D.ieu menace Israël de l’exil où il servira « des dieux étrangers, de bois et de pierre ». Certains commentateurs y ont vu une allusion aux conversions forcées que les juifs auront à subir, au « bois » de la croix de Jésus, et à la « pierre » de la Mecque, donc au christianisme et à l’islam. Toutefois, sur le plan littéral, ces malédictions concerneraient l’époque de la destruction du premier Temple, selon la plupart des exégètes.

Étincelles de réflexion :

Plutôt que de s’arrêter à l’effroi que l’on ressent à la lecture des malédictions contenues dans cette Paracha, il faut dépasser l’émotion et y voir l’affirmation d’une vocation à laquelle le peuple juif ne peut se dérober. A ce titre, la conclusion des malédictions est éloquente : « L’Eternel te ramènera sur des vaisseaux en Egypte, par cette route dont je t’avais dit : tu ne la reverras plus… (Verset 68, chapitre 28). L’histoire du peuple d’Israël commence en Egypte 4 pour se déployer ensuite. Retourner en Egypte c’est le signe le plus patent de l’échec du projet abrahamique.

1 Blé, orge, raisin, figues, grenades, olives et dattes.

2 Massékhet Bikourim.

3 98 malédictions, selon nos Sages.

4 Le Pharaon est le premier à qualifier Israël de ‘Am, « peuple », dans le début du Livre de l’Exode.

Voir aussi :
Parasha Ki Tavo
L’ancêtre inconnu
Le Mont Garizim

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