Les mandragores
Le cinquième fils de Léa, neuvième fils de Jacob, naîtra après l’épisode des mandragores.
Genèse 30, 14-16 :
Et Ruben sortit aux jours de la moisson du froment, et il trouva des mandragores (דוּדָאִים, DWDAYM, Doudayim) dans les champs, et les apporta à Léa, sa mère. Et Rachel dit à Léa: Donne-moi, je te prie, de ces mandragores (מִדּוּדָאֵי, MDWDAY, MiDoudaéy) de ton fils. Et elle lui dit: Est-ce peu de chose que tu m’aies pris mon mari, et tu prends aussi les mandragores (אֶת־דּוּדָאֵי, AT-DWDAY, Ète-Doudaéy) de mon fils! Et Rachel dit: Eh bien, il couchera avec toi cette nuit pour les mandragores (מִדּוּדָאֵי, MDWDAY, MiDoudaéy) de ton fils. Et Jacob vint des champs sur le soir, et Léa sortit à sa rencontre, et dit: C’est vers moi que tu viendras, car je t’ai loué pour les mandragores (בְּדוּדָאֵי, BDWDAY, BeDoudaéy) de mon fils.
דוּדָאִים, DWDAYM, Doudaym évoque Daoud, DWD, “bien-aimé”, qui sera le nom de דָּוִד, David (1). Qu’on traduise Doudaym par “mandragores” ou par “pommes d’amour”, ces fleurs invitent à l’amour; leur parfum, comme on dit, est “aphrodisiaque » (2).
Dans le Cantique des Cantiques, le mot דוֹדִי, DWDY, Dodi, “mon bien-aimé”, revient dans 18 versets ; en 7, 14, les Doudaym leur font écho.
Cantique des Cantiques, 7, 12-14 :
Viens, mon bien-aimé (לְכָה דוֹדִי, LKH DWDY, Lekha Dodi), sortons dans les champs, demeurons dans les villages! Dès le matin nous irons aux vignes, nous verrons si la vigne pousse, si la fleur s’ouvre, si les grenadiers fleurissent. Là je te donnerai mon amour (אֶת־דֹּדַי, AT-DDY, Ète-Dodaï). Les mandragores (הַדּוּדָאִים, HDWDAYM, HaDoudayim) répandent leur parfum, et nous avons à nos portes tous les meilleurs fruits, nouveaux et anciens: Mon bien-aimé (דּוֹדִי, DWDY, Dodi), je les ai gardés pour toi.
La traduction de דוּדָאִים, DWDAYM, Doudaym par « Mandragores » remonte à la Septante grecque et à la Vulgate latine. Quant à לְכָה דוֹדִי, LKH DWDY, Lekha Dodi, « Viens, mon bien-aimé », c’est le refrain du cantique chanté à la synagogue le vendredi soir pour accueillir la « fiancée Chabbat ».
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(1) En arabe, Daoud ; en provençal, Daudet, diminutif de Daoud, le petit David. La graphie דָוִיד, DWYD, avec un Yod, absente du Livre de Samuel, apparaît dans les Livres des Rois et postérieurs, notamment celui des Chroniques.
(2) De Aphrodite, déesse grecque de l’amour, équivalente à la Vénus latine.
1 février 2022 à 16:49
En hébreu dans le Texte.
Sommaire
Voir aussi :
*Translittération
*Le Précepteur. Comment Moïse entreprit la Bible (Bookelis)
*Aperçu sur Amazon
*Recension par Jean-Pierre Allali
2 février 2022 à 0:34
Felix Asher Perez sur Facebook
Lire LA MANDRAGORE : NAISSANCE ET PERSISTANCE D’UN MYTHE