Engendrements et enfantements
Le mot תּוֹלְדֹת, Toledot, TWLDT, a diverses traductions : « engendrements », « enfantements », « générations », « postérité »… « histoire », « origines »… Il a aussi plusieurs orthographes.
Il s’écrit le plus souvent avec un seul Vav, W, soit TWLDT (Genèse 5, 1 Adam, 6,9 Noé – 10,1 fils de Noé – 11, 10 Sem et 27 Terah – 25, 19 Isaac), soit TLDWT (Genèse 36, 1 et 9 Esaü – 37, 2 Joseph).
Genèse 25, 19 – וְאֵלֶּה תּוֹלְדֹת יִצְחָק בֶּן־אַבְרָהָם, « Voici les Toledot d’Isaac fils d’Abraham », donne le nom de Toledot à la parasha qui suit.
L’orthographe « défective », TLDT, sans aucun Vav, apparaît en Genèse 25, 12, pour Ismaël… וְאֵלֶּה תֹּלְדֹת יִשְׁמָעֵאל בֶּן־אַבְרָהָם, « Voici les Toledot d’Ismaël fils d’Abraham ».
L’écriture « complète » avec deux Vav, תוֹלְדוֹת, TWLDWT, apparaît une seule fois dans la Torah, en Genèse 2, 4…
אֵלֶּה תוֹלְדוֹת הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ בְּהִבָּרְאָם בְּיוֹם עֲשׂוֹת יְהוָה אֱלֹהִים אֶרֶץ וְשָׁמָיִם
ALH TWLDWT HSMYM WHARZ BHBRAM BYWM ŒSWT YHWH ALHYM ARZ WSMYM
Élèh Toledot HaShamaym VeHaArets BehiBaream BeYom ‘Assot Adonaï Elohim Arets VeShamaym
Voici les Toledot des cieux et de la terre, quand ils furent créés, lorsque YHWH Elohim fit une terre et des cieux
… mais réapparaît à la fin du livre de Ruth (4, 18) :
וְאֵלֶּה תּוֹלְדוֹת פָּרֶץ פֶּרֶץ הוֹלִיד אֶת־חֶצְרוֹן׃
Et voici les Toledot de Pérets : Pérets engendra ‘Hetsron
( … ) et Yichaï engendra David »
ce qu’un Midrach commente : Bien que le monde eût été créé parfait, cela fut endommagé par le péché d’Adam, et cela ne sera restauré qu’avec la venue de Machia’h, le descendant de Pérets.( …) L’histoire de l’homme est un voyage de Toledot en Toledot, du monde parfait que D.ieu créa, à la perfection restaurée avec l’ère de Machia’h.
Écoutons Manitou (1) : « la racine Yalad (YLD) signifie « enfanter » lorsque l’on parle de la mère, « engendrer » lorsque l’on parle du père, et cela signifie « les engendrements » de génération en génération..(…) Ce terme de Toledot signifie d’abord les engendrements, pour dire « l’histoire ». A partir de cette étymologie stricte, nous avons ce parallèle que les événements s’engendrent et ont des conséquences, de la même manière que les pères ont des fils. »
HYLD, HaYélèd, c’est l’enfant, l’enfanté. Exemple en Genèse 21, 8, juste après la naissance d’Isaac : WYGDL HYLD, VaYigdal HaYélèd « Et l’enfant grandit » (2)
MYLDH, Meyaledah, la sage-femme. Le premier chapitre de l’Exode, sur la naissance de Moïse « sauvé des eaux », ne cite pas moins de six fois les Meyaledot, les sages-femmes, féminin pluriel de Meyaled, MYLD, accoucheur. Ce mot fait d’un M initial et de YLD, Yeled, enfant. Le M, Mem, initial connote l’origine ; Mah, c’est la question, quoi ? (3) MYLD, c’est d’abord la question au gynécologue : y-a-t-il un enfant ? puis à l’obstétricien : l’enfant est-il vivant, l’enfant est-il normal ?
En français, ni le mot « accoucheur », ni le mot « sage-femme » n’ont de rapport avec le mot « enfant ». En hébreu, Meyaled, MYLD, accoucheur, c’est plus ou moins « celui de qui vient l’enfanté ».
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(1) Léon Askenazi zal, plus connu sous son totem de Manitou
(2) En additionnant les valeurs, AB, père, 3, plus AM, mère, 1+40 = 41, cela fait YLD, enfant, 10+30+4=44.
(3) Avec le M = 40, MYLD, Meyaled = 44 + 40 = 84, 12*7, comme YDŒ, Yada’, « connaître » au sens biblique, 10+4+70.
Par ailleurs, en guématrie « ordinale », YLD 10+12+4 = 26, comme YHWH. Avec le M, qui est au 13ème rang, MYLD = 39, 3*13, comme HSM, HaShem, 5+21+13 et MSH, Moshé.
29 novembre 2020 à 22:09
En hébreu dans le Texte.
Sommaire
Voir aussi :
Translittération
Le Précepteur. Comment Moïse entreprit la Bible (Bookelis)