Deux mots pour l’homme
Considérons Genèse 4, 1 :
וְהָאָדָם יָדַע אֶת־חַוָּה אִשְׁתּוֹ וַתַּהַר וַתֵּלֶד אֶת־קַיִן וַתֹּאמֶר קָנִיתִי אִישׁ אֶת־יְהוָה
WHADM YDŒ AT-EWH ASTW WTHR WTLD AT-QYN WTAMR QNYTY AYS AT-YHWH
Et l’Homme (הָאָדָם, HADM, HaAdame) connaît Ève, sa-femme (אִשְׁתּוֹ, ASTW, Ishto); elle conçoit et enfante Caïn et elle dit : j’ai acquis un homme (אִישׁ, AYS, Ish) avec YHWH.
AYS Ish, l’homme, l’individu, ce n’est pas ADM, Adame, l’Homme, l’espèce. Les deux mots s’étaient déjà succédés en Genèse, 2, 22-23 :
YHWH Elohim bâtit la côte qu’il avait prise de l’Homme en femme (מִן־הָאָדָם לְאִשָּׁה, MN-HADM LASH, Mine-HaAdame LaIshah). Il la fait venir vers l’Homme (אֶל־הָאָדָם, AL-HADM, El-HaAdame). L’Homme (הָאָדָם, HADM, HaAdame) dit: « Celle-ci, cette fois, c’est l’os de mes os, la chair de ma chair, à celle-ci il sera crié femme (אִשָּׁה, ASH, Isha): oui, de l’homme (כִּי מֵאִישׁ, KY MAYS, Ky MéIsh) celle-ci est prise »
YHWH n’agit que sur l’espèce ; la différenciation sexuelle est de l’ordre de l’aléatoire, sur quoi personne n’a prise. En revanche, la façon dont chaque langue en traite est un phénomène anthropologique, humain. Ainsi l’hébreu dispose du féminin de Ish, Ishah, comme qui dirait une « hommesse » ou une « in-dividu-e ».
30 octobre 2020 à 12:47
En hébreu dans le Texte. Sommaire