Ève, la Vive
L’explication du nom d’Ève n’est pas limpide.
Genèse 3, 20 : « Adam nomma sa femme Ève (EWH, ‘Hawah), parce qu’elle est la mère de tous les vivants (KY HWA HYTH AM KL-EY, Ky Hou Hayetah Èm’ Kol-’Hay) ».
Il n’y a pas de lettre commune entre le nom de “Ève”, EWH, ‘Hawah, et le mot “mère” AM, Èm.
Le lien est avec le mot “Vie”, EY, ‘Hay, utilisé le plus souvent au pluriel EYM, ‘Hayim, notamment dans le toast, LEYM, Le’Hayim !, “À la vie !”.
En hébreu, EWH et EY commencent par la même lettre gutturale ‘Het, huitième de l’alphabet, transcrite dans Judeopedia par E. En français, Ève et “Vie” ont en commun la lettre V.
Chouraqui traduit EWH par “Vivante” :
« (L’Adam) crie le nom de sa femme: Hava-Vivante. Oui, elle est la mère de tout vivant« . Inversement, on peut comprendre « L’Adam appela sa femme Eviva, car tout vivant a pour mère une Vive » : il arrive, hélas, qu’une mère meurt enceinte à la naissance de son enfant – ce sera le cas de Rachel, quand elle enfantera Benjamin – mais au moment où elle a conçu cet enfant, elle était forcément vivante…
Le midrash chrétien nomme ce moment l’Incarnation et fait de la Mère une Vierge.
Voir aussi : Adam, entre sang et terre
16 octobre 2020 à 10:16
En hébreu dans le Texte. Sommaire