Silence ou tumulte ?
Au début du deuxième verset de la Torah se rencontre un mot passé en français : « TohuBohu ».
Genèse 1, 2 :
Et la terre était Tohu Bohu, une ténèbre sur les faces de l’abîme, mais le souffle d’Elohim planait sur les faces des eaux.
Les traductions usuelles renvoient à la solitude et au silence, comme le mot Tohu utilisé seul renvoie au désert et au vide.
De fait, sans vie ni présence humaine, la Terre serait lugubre, comme la Lune … Le son ne se propage pas dans le vide. On pense au mot de Pascal, « Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie.
Mais alors, pourquoi le mot « Tohu-bohu » connote-t-il au contraire en français un tumulte bruyant ?
Par analogie avec le Sabbat (des sorcières) qui vient du mot hébreu SBT, Chabbat, avec le Brouhaha, qui vient de la formule de bienvenue Baroukh Abba, voire avec le Ramdam, qui vient du Ramadan musulman, il est vraisemblable que « Tohu-Bohu », dont l’origine hébraïque était connue, traduise de façon péjorative l’impression que donnait aux Chrétiens les célébrations courantes de la vie juive.