Caïn, fils d’Ève
Les deux mots, ADM, Adame, Homme (espèce) et AYS, Ich, homme (individu), figurent dans Genèse 4, 1 :
« L’Homme (HADM, HaAdame) connaît Ève, sa femme; elle conçoit et enfante Caïn (QYN, Qayin) et elle dit : J’ai acquis (QNYTY, Qanyiti) un homme (AYs, Ich) de par YHWH (אֶת־יְהוָה, AT-YHWH, Ète-Adonaï). »
Caïn (QYN, Qayine) est ici justifié par le verbe QNYTY, Qanyiti, traduit par « J’ai acquis ». Ce nom renvoie à QNA , Qana qui signifie « jaloux ».
Deuxième Commandement, Exode 20,3 et 5
« Tu n’auras pas d’autre dieu face à Moi (…) Moi YHWH ton dieu, je suis un dieu jaloux (אֵל קַנָּא, AL QNA, El Qana) »
Le champ sémantique commun à “acquérir” et à “jalouser”, c’est l’envie. Toute femme enceinte sait qu’elle porte un enfant, mais son envie, son désir, son obsession, c’est que cet enfant soit un “AYS, Ich“, un homme, et non un animal ou une chimère. Le film “Rosemary’s Baby”, de Roman Polanski d’après un roman d’Ira Levin (1968), porte précisément sur la terreur éprouvée par une femme dont l’enfant à venir ne serait pas celui « de par » YHWH, mais celui du diable.
Ève, comme votre mère, obtient un “AYS, Ich“, objet de son désir…
Adam n’y est pour rien.