L’agneau et le bélier
En 2015, Yom Kippour, le 10 de la « septième lune » (Tishri), tombe le 23 octobre, veille de la fête de l’Aïd-el-Kebir, le 10ème jour, 24 octobre, de la douzième lune du calendrier musulman, dite « mois du pèlerinage ».
Or dans le récit de la Sortie d’Egypte, le sacrifice de l’agneau pascal a lieu le dix du « premier mois ».
Exode 12, 3-6 : « Parlez à toute la communauté d’Israël, en disant que le dix de ce mois, ils choisissent chacun un agneau (שֶׂה, SH, Shéh) par maison de pères, un agneau par maison (…) Vous le garderez en dépôt jusqu’au quatorzième jour de ce mois ; toute l’assemblée de la communauté d’Israël l’égorgera entre les deux soirs « . Le sang de cet agneau, répandu sur les linteaux de porte des Hébreux, épargnent leurs fils du fléau qui frappe cette nuit-là les premiers-nés égyptiens.
Comme on sait, l’Aïd-el-Kebir, « fête du mouton », est censé commémorer le non-sacrifice par Abraham de son fils (Ismaël pour les Musulmans), auquel est substitué un bélier.
Genèse 22, 7-8, puis 13 : « Et Isaac parla à Abraham, son père, et dit: (…) « Voici le feu et le bois; mais où est l’agneau (הַשֶּׂה, HSH, HaShéh) pour l’holocauste ? Et Abraham dit: Mon fils, Elohim se pourvoira de l’agneau (הַשֶּׂה, HSH, HaShéh) pour l’holocauste (…) Abraham, levant les yeux, vit un bélier (אַיִל, AYL) retenu par ses cornes à un buisson ; Abraham y alla, prit le bélier (הָאַיִל, HAYL, HaAyil), et le sacrifia en holocauste en place de son fils. »
De la même façon, la Passion du Christ se déroule pendant le pèlerinage de Pessa’h mais contient des références à Abraham : Jésus – Agnus Dei – montant au Golgotha en portant sa croix, évoque ainsi Isaac “portant le bois du sacrifice“.
D’où la question : par quel cheminement (midrashique ?), les récits de la ligature d’Isaac et de la Sortie d’Egypte vinrent-ils à se superposer ?
Voir aussi
L’invention de la famille