Montées de « Tetsavé »
Mise en place du culte de YHWH.
1) Dieu ordonne aux enfants d’Israël de fournir aux prêtres, l’huile d’olive pure destinée à l’allumage permanent du candélabre. Il prescrit ensuite la confection des huit vêtements sacerdotaux du grand-prêtre (le Cohen Gadol), dont quatre étaient portés par les prêtres (les Cohanim) : le éphod (sorte de tablier), doté de deux pierres précieuses portant les noms des douze tribus d’Israël (six tribus sur chacune d’elles) ;
2) Le pectoral de justice, comportant douze pierres précieuses, portant chacune le nom d’une tribu ;
3) la robe de l’éphod ; une plaque d’or, sur laquelle était gravé « Consacré à l’Eternel », qui reposait sur une tiare (chapeau) ; une tunique en lin et une ceinture, ainsi que des culottes de lin.
4) Consécration des prêtres au sacerdoce de Dieu, par des sacrifices, des onctions, et en les revêtant de leurs habits.
5) Suite de la consécration par des sacrifices, des aspersions de sang et des balancements.
6) Sanctification de l’autel et de la Tente d’assignation.
7) Réalisation de l’autel des encens, placé dans le Saint.
Le rapport entre la Haftara et notre section :
Cérémonie de consécration de l’autel, prophétisée par Ezéchiel.
Etincelles de mémoire :
Rachi, en général, très concis, est très prolixe au sujet du éphod, alors même que, paradoxalement, il introduit son exégèse par un aveu d’ignorance quant à la forme qu’il pouvait revêtir, faute de source complémentaire. Rachi nous donne son sentiment personnel, ce qu’il fait rarement, en s’inspirant du monde médiéval qui l’entoure, suggérant que l’éphod ressemblait probablement au « porceint » (en vieux français), sorte de tablier porté par les princesses lorsqu’elles montaient à cheval. L’un de nos Sages observe, que Rachi était si saint, qu’il ne portait pas les yeux sur les femmes. Comment, dès lors, a-t-il pu contempler ces cavalières ? Il répond que c’est justement la preuve de l’exactitude du commentaire de Rachi sur l’éphod. Si le maître champenois a été amené à les observer, c’est que cela devait contribuer à éclairer sa connaissance de la Torah. Ce dont son commentaire sur l’éphod témoigne.
Etincelles de réflexion :
Le Talmud ‘Arakhin (page 16) enseigne que les huit vêtements sacerdotaux du grand-prêtre, expiaient huit fautes différentes commises par la collectivité d’Israël (1). Certaines de ces fautes sont commises avec l’organe recouvert par le dit vêtement ou symbolisées par cette partie du corps. Le vêtement est, en effet, ce qui caractérise l’humain, et le différencie de la bête. Il renvoie, en conséquence, à une moralité qui constitue, avec le langage, une des différences majeures entre l’humanité et le règne animal.
1° Ephod/ idolâtrie : Dans Osée (l’un des Douze Prophètes), l’éphod est assimilé aux pénates (idoles).
2° Pectoral de justice/ erreur judiciaire : Comme son nom l’indique.
3° Le manteau/ la médisance : Le tintement discret des clochettes suspendues à ses pans, venait réparer la voix médisante.
4° Le diadème/l’effronterie : Corrélation entre le front d’Aaron sur lequel était posée la plaque en or, et le front de la prostituée dans Jérémie (Chapitre 5), qui stigmatise, par cette comparaison, l’insolence de son peuple.
5° Le chapeau/ l’orgueil : « Que ce qui se trouve en hauteur vienne pardonner l’acte de hauteur (l’orgueil) », pour reprendre les mots du Talmud.
6° La tunique/ meurtre : Corrélation avec la tunique de Joseph, arrachée et trempée dans du sang par ses frères, afin de faire croire à leur père, que Joseph avait été déchiqueté par une bête sauvage.
7° Les pantalons/ la débauche: Ils recouvrent les parties génitales.
8° La ceinture/ pensées licencieuses : Celle-ci entouraient les hanches des prêtres, remontant jusqu’au cœur, symbolisant le siège des pensées.
Ces vêtements, bien qu’appartenant au passé, continuent donc de nous parler de nos imperfections, et de la nécessité d’y remédier, et ce, d’autant plus, que nous vivons à une époque où nous ne bénéficions plus de leur vertu propitiatoire.
1 Ce qui justifie leur juxtaposition avec les sacrifices qui octroient le pardon. Le Talmud fonde chaque corrélation entre le vêtement et la faute sur des versets bibliques.
Voir aussi :
Lectures de Tetsave (GRJO)
L’onction du Grand-Prêtre
4 mars 2015 à 16:51
Bonjour, par ailleurs j’ai beau « cliquer » sur le lien « modification de texte », rien n’y fait, je n’accède nulle part, c’est pourquoi je laisse mon commentaire ici, sait on jamais… J’attire votre attention sur le fait qu’à l’endroit suivant {Torah/Beréshiyt/Ch13 V8}, sur le site AKADEM, le terme « OuVéynèyk’a » (וּבֵינֶיךָ) est écrit avec deux « Yod », alors que partout ailleurs (selon mes recherches internet et « Tnk » imprimé), à cet endroit, il est écrit avec un seul « Yod », comme ci-après « OuVéynèk’a » (וּבֵינֶךָ). N’étant pas hébraïsant, je ne puis trancher sur le fait qu’il s’agit ici d’une erreur ou d’une volonté. Puisse un « connaisseur » prêter attention à cette petite bouteille que je lance ici dans les flots… Bien cordialement. (Notung – 04 03 2015) {N.B. Idem sur le document « PDF »}
5 mars 2015 à 0:58
Pour un non-hébraïsant, vous êtes très perspicace ! Je crois que vous avez raison, « Sefarim » en Genèse 13, 8 porte וּבֵינֶךָ (entre moi) « et entre toi », alors que « Judéopédia » porte וּבֵינֶיךָ, sans doute par erreur. Je me documente, mais bravo !
Michel Louis Lévy