Montées de « Bechalah »
Le cantique de la Mer Rouge, et la manne.
1) Dieu endurcit les cœurs de Pharaon et de ses sujets. Ils poursuivent alors les Hébreux.
2) Devant la panique qui s’empare des Hébreux acculés à la Mer des Joncs (aussi appelée Mer Rouge), Moïse tente de les rassurer en leur promettant une intervention divine.
3) Déchirure de la mer. Dieu sème la confusion dans l’armée de Pharaon.
4) Les Égyptiens sont engloutis dans la mer qui se referme sur eux, pendant qu’Israël entonne le Cantique de la mer (Az yachir Moché ou Chirat hayam : récité tous les jours dans la prière du matin). Myriam, entraîne à sa suite les femmes avec des tambourins et des danses. Après trois jours sans eau, Dieu donne miraculeusement de l’eau au peuple.
5) Le peuple se plaint d’avoir faim, et se voit promettre la manne (nourriture qui tombait du ciel dans le désert). Terrible épreuve d’une nourriture qui suffit un jour, sur laquelle il faut compter chaque jour pour ne pas mourir de faim. Dieu inculque de la sorte aux enfants d’Israël la foi en Dieu dans un domaine qui semble le plus dépendre de nos efforts : la Parnassa (« subsistance »). Dieu leur promet également de la viande.
6) Les Hébreux découvrent, le soir, des cailles, et le lendemain matin, la manne. Il leur est fait interdiction d’en ramasser plus que pour la consommation d’un jour, sans quoi, le surplus pourrira. Certains individus désobéissent. Le texte nous enseigne qu’ils consommèrent cette nourriture durant 40 ans, jusqu’à leur arrivée en terre de Canaan.
7) Le peuple se plaint de la soif. Moïse frappe un rocher avec son bâton, et de l’eau en sort. ‘Amalek 1 agresse Israël, et est défait, affaibli mais non anéanti.
La relation avec la Haftara :
Le cantique de Déborah, l’un des quinze Juges (la seule femme), dans la période séparant la mort de Josué de l’avènement de la monarchie. Déborah chante la victoire de son peuple face aux Assyriens. Cantique qui entre en résonance avec celui de la Mer des Joncs, après la victoire remportée sur l’Egypte, au centre de notre Paracha.
Étincelles de mémoire :
Les deux pains du Chabbat, que nous bénissons lors de chacun des trois repas chabbatiques, trouvent leur origine dans la manne, une double ration tombant le vendredi, la manne ne tombant pas le Chabbat, en raison de l’interdiction de porter le Chabbat.
Étincelles de réflexion :<strong>
Nos Sages (en particulier, le Maharal de Prague) comparent l’Egypte au ventre matriciel du peuple hébreu, en gestation dans ce pays esclavagiste, et l’ouverture de la mer, à la naissance, séparation nécessaire entre la mère et l’enfant. Dans la mesure où le texte biblique ne justifie à aucun moment l’esclavage subi par le peuple d’Israël, prédit de surcroît, à une époque, celle d’Abraham, où celui-ci n’existait même pas, certains commentateurs pensent que l’Egypte servit de contre-exemple à Israël. Ce dernier devait s’efforcer de ne pas reproduire les vices des Égyptiens. La séparation de l’Egypte ne devait pas être que géographique, mais surtout morale. C’est pour cette raison que le début de Béchala’h nous indique que Dieu leur fit contourner les terres des Philistins. Selon le Mechekh H’okhma (XXème siècle), il ne s’agissait pas tant d’éviter aux Hébreux une guerre à peine sortis de l’esclavage, que d’échapper à une régression morale au contact des Philistins dont les mœurs étaient aussi dissolues que celles des Égyptiens.
1 Amalek est d’abord le petit-fils d’Esaü, avant de donner naissance à une peuplade.
Voir aussi
Lectures de « Bashalla’h » (GRJO)
Les deux cantiques
La manne
Jésus contre Amalek