Montées de « Bo »
L’invention de la famille et du peuple
1) Devant le refus renouvelé de Pharaon de laisser partir tout le peuple hébreu, Moïse l’avertit de la survenance de la prochaine plaie, les sauterelles.
2) Plaies des sauterelles et des ténèbres.
3) Pharaon interdit à Moïse et à son frère de se présenter à nouveau devant lui.
4) Annonce de la mort des premiers-nés égyptiens. Israël reçoit la première loi en Egypte : sanctifier les nouveaux mois, condition sine qua non de la fixation des jours de fête. Le premier mois de l’année juive est le mois de Nissan. Prescriptions concernant le sacrifice de l’agneau pascal, la consommation des pains azymes et des herbes amères et la prohibition du levain.
5) Les Hébreux badigeonnent les poteaux et les linteaux de leurs maisons avec le sang de l’agneau pascal afin que Dieu épargne les premiers-nés qui y résident.
6) Plaie de la mort des premiers-nés. L’Egypte chasse les Hébreux en leur offrant leurs richesses. Des égyptiens quittent l’Egypte avec les Hébreux.
7) Prescriptions de Pessah’, des téphiline et du rachat des premiers-nés humains et animaux.
La relation avec la Haftara :
Prophétie de Jérémie sur l’Egypte assiégée par Nabuchodonosor. Même thématique que la Haftara d’Ezéchiel, Parachat Vaéra.
Etincelles de mémoire :
Il s’agit évidemment des prescriptions de Pessah’ qui sont indiquées dans cette Paracha, nos ancêtres ayant célébré leur premier Pessah’ en Egypte. Cette fête, familiale par excellence, continue d’être célébrée dans toutes les communautés juives à travers le monde, et même dans les familles les moins pratiquantes, qui en retiennent la convivialité et la chaleur familiale.
L’autre rite mémoriel, c’est aussi la mitsva de la pose des phylactères/Téphiline, que chaque homme, à partir de la bar mitsva, doit réaliser chaque jour, à l’exception des chabbatot et des jours de fête.
Etincelles de réflexion :
Nos Sages se sont intéressés aux sens à donner aux plaies d’Egypte. Faut-il n’y voir qu’une volonté punitive de Dieu pour le mal que les égyptiens firent aux Hébreux, ou existe-t-il une « pédagogie » de la douleur infligée aux tortionnaires ? L’un de ces maîtres, Rabbi Moché Alcheikh (XVIème siècle, Safed) propose une interprétation intéressante. En se fondant sur les termes choisis par Dieu pour avertir le Pharaon des plaies qui allaient s’abattre sur son pays, il décèle trois objectifs pédagogiques :
1° Obliger l’Egypte à reconnaître l’existence et la toute puissance de Dieu.
2° Obliger l’Egypte à reconnaître le lien qui unit ce Dieu à son peuple, « le Dieu des Hébreux ». D’où les plaies qui n’atteignent jamais les Hébreux alors même qu’elles frappent leurs voisins égyptiens.
3° Obliger l’Egypte à admettre qu’Il est le Dieu de tous les peuples et pas seulement celui d’Israël, à une époque où l’on conçoit des dieux spécifiques à des ethnies, n’ayant d’emprise que sur leurs adeptes. En frappant les Égyptiens, Il démontre qu’Il est aussi leur Dieu, puisqu’il exerce sa Providence sur des individus qui ne le reconnaissent pas comme leur divinité.
Voir aussi :
Les trois dernières plaies d’Egypte
Let my people go
Agneau ou chevreau pascal ?