Montées de « Haazinou »
Dernier cantique de Moïse (1)
1 à 6) Moïse prend à témoin les cieux et la terre pour le testament oral qu’il adresse au peuple hébreu, les mettant en garde contre leur possible ingratitude vis-à-vis d’un D.ieu incomparable. Les trois derniers mots de la sixième partie, « sa terre expie son peuple », selon une traduction possible, est à l’origine de la volonté d’être inhumé en terre d’Israël, cette terre ayant pouvoir de pardonner les fautes commises de son vivant.
7) D.ieu permet à Moïse de contempler la terre promise avant sa mort, et lui indique qu’il sera enterré sur la même montagne (2) que celle où fut inhumé son frère aîné, Aaron. D.ieu n’a pas oublié l’épisode des « eaux de la querelle » qui fut à l’origine de l’interdiction faite à Moïse et à Aaron d’entrer en Erets Israël.
Le lien Haftara-Paracha :
En écho au cantique de Moïse que constitue Haazinou, nous lisons le cantique du roi David, reconnaissant à D.ieu de l’avoir préservé de ses ennemis en général, et du roi Saül, en particulier.
Etincelles de mémoire :
La croyance juive ancienne de la résurrection des morts trouve une allusion dans cette Paracha, au verset 39, chapitre 32 : « C’est moi qui fait mourir et qui fait vivre… ». Le talmud enseigne que logiquement, le verset aurait dû dire : « C’est moi qui fait vivre et qui fait mourir », puisque c’est ainsi que le cycle de la vie fonctionne. Il s’agit donc de faire vivre après la mort, donc de la ressuscitation des morts, treizième article de foi de Maïmonide.
Etincelles de réflexion :
Concernant l’ignorance dans laquelle la Bible nous laisse au sujet du lieu où repose la dépouille de Moïse, une explication mérite qu’on s’y arrête. Elle consiste à dire que ce lieu aurait pu devenir un lieu de culte à l’endroit du plus grand prophète que fut Moché Rabbenou. Or, aucun homme, fut-il aussi élevé que Moïse, ne peut faire l’objet d’une adoration. C’est par ailleurs l’un des points de divergence encore saillants entre juifs et chrétiens. Moché Rabbenou est qualifié de «Ich Ha-Elohim », « homme de D.ieu », mais jamais d’ « homme-D.ieu ». Il mourra comme tout mortel.
1 Cette section fait partie des Chirot (« Cantiques ») qui figurent dans le Tanakh, dont le plus célèbre est celui de la mer des joncs, que le fidèle entonne tous les matins dans la prière de Shah’arit. Haazinou appartient aux passages du Pentateuque les plus ardus sur le plan grammatical et syntaxique. Elle ne se prête donc pas au résumé.
2 Le mont Nébo, en Jordanie.
Voir aussi :
Lectures de « Haazinou » (GRJO)