Montées de « Eqev »
Si vous écoutez ces ordonnances, l’Eternel ton Dieu gardera envers toi l’alliance et la miséricorde qu’Il a jurées à tes pères.
1) Bénédictions promises par Dieu à Israël, s’il obéit à ses lois, notamment, la fécondité et la victoire contre l’ennemi cananéen. Remémoration des prodiges qui rythmèrent la vie des hébreux dans le désert durant quarante ans, dont la Manne (« nourriture céleste »). Enumération des sept fruits d’Israël : le blé, l’orge, le raisin, la figue, la grenade, l’olive et la datte. Cette montée s’achève avec le commandement de réciter la Birkat Ha-mazon (actions de grâces après le repas) après la consommation de pain.
2) Nouvelle mise en garde contre l’oubli de Dieu causé par le confort acquis en terre promise. Rappel des miracles de Dieu dans le désert et de ce que toute réussite dépend de Dieu, a fortiori lorsqu’il s’agit d’affronter un ennemi aussi puissant que celui qui attend les béné Israël en Canaan.
3) Dieu ne chasse pas l’habitant cananéen par le mérite d’Israël, mais en raison de l’impiété des autochtones et de la promesse faite aux patriarches. Dieu rappelle les nombreux écarts d’Israël, et en particulier la faute du veau d’or qui entraîna la brisure des tables de la Loi. Moïse multiplia les prières afin d’obtenir le pardon de Dieu.
4) Fabrication des secondes tables de la Loi et d’une Arche dans laquelle elles sont déposées au côté des tables brisées. Consécration des lévites.
5) Dieu attend d’Israël qu’il Le craigne, qu’il marche dans Ses voies, qu’il L’aime et qu’il Le serve sans réserve. Devoir d’aimer l’étranger « parce que vous avez été étrangers en terre d’Egypte ». Remémoration de la sortie d’Egypte et de l’engloutissement de Datan et Aviram par la terre (épisode de Qorah’ (1).
6) La terre d’Israël fait l’objet d’une attention particulière de la part de Dieu. Second paragraphe du Chéma’ Israël, qui promet la fertilité de la terre d’Israël si les hébreux obéissent à la Tora, ou l’exil en cas d’infidélité à Dieu (idolâtrie). Prescriptions de l’étude et de la transmission de la Tora, des tefilin et de la mezouza.
7) Dieu assure Israël de la victoire sur les cananéens s’il lui reste fidèle.
Le lien entre la Haftara et la Paracha :
Haftara de consolation (« Neh’ama ») (2) tirée d’Isaïe. Les premiers versets sont émouvants : « Sion disait : D.ieu m’abandonne, l’Eternel m’oublie ! Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? N’a-t-elle pas pitié de son propre fils ? Quand elle l’oublierait, Moi je ne l’oublierai point. »
Etincelles de mémoire :
Cette Paracha nous a légué le second paragraphe du Chema, la Birkat Ha-mazon, seule bénédiction d’origine biblique, mais aussi l’un des dix souvenirs journaliers qui constitue un commandement en soi : celui de se remémorer les incessantes rebellions d’Israël contre Dieu durant les quarante années passées dans le désert (Deut IX, 7), auxquelles font écho nos propres révoltes lorsque nous désobéissons aux lois de Dieu. Cette Paracha a aussi contribué à la valorisation d’Erets Israël, dont il est question dans la sixième montée.
Etincelles de réflexion :
Dans le prolongement de ce qui a été dit dans nos « Etincelles de mémoire », ‘Ekev comporte un commentaire de Rachi tout à fait étonnant, puisqu’il déduit du verset 18 au chapitre XI (second paragraphe du Chéma), que la pratique des commandements en diaspora est purement mémorielle. En effet, ce verset enjoint Israël de continuer à pratiquer le judaïsme après avoir été chassé de sa terre. C’est donc que cela n’allait pas de soi. « Même après avoir été exilés, distinguez vous par la pratique des mitsvoth, mettez les tefilin, faites des mezouzoth, pour qu’elles ne soient pas nouvelles quand vous reviendrez… » (Rachi, XI, 18). Etre pleinement juif ne se conçoit donc qu’en terre d’Israël, lieu « naturel » du peuple juif. On comprend mieux, dans le même temps, pourquoi les commandements des téfilin, de la mezouza et de l’étude de la Tora, déjà mentionnés dans le premier paragraphe du Chéma, sont répétés dans le second.
1 Voir Parachat Qorah’, dans le Livre des Nombres/Bemidbar.
2 Voir dans la Parachat Devarim, nos propos sur le rapport entre les Haftarot et les périodes des trois semaines (du 17 Tamouz au 9 Av) et du mois d’Eloul.
Voir aussi :
Par le fait même