Les embrassades de Jacob et Esaü
Genèse 33, 4 : Et Esaü courut à sa rencontre, et l’embrassa, et se jeta à son cou, et le baisa; et ils pleurèrent.
Commentaire de Rachi (sur Sefarim) :
Chacune des lettres du mot WYSQHW, Wayichaqéhou, « il le baisa » est surmontée d’un point, ce qui donne lieu à une discussion dans la Barayetha de Sifri (Beha’alothekha 69). Pour certains, ces points signifient qu’il ne l’a pas embrassé de tout son cœur. Rabi Chim‘on bar Yo‘haï a enseigné : Il est de principe, ainsi qu’on nous l’enseigne, que ‘Essaw est l’ennemi de Ya‘aqov, mais à ce moment-là, sa pitié l’a emporté et il l’a embrassé de tout son cœur.
Midrach Rabba sur Genèse 33, 4 :
(…) R. Yannaï dit : Pourquoi ce mot est-il pointé ? Pour nous enseigner qu’Esaü ne voulut pas l’embrasser (NSQW, nashqo) mais le mordre (NSKW, nashko) ; le cou de notre père Jacob se changea alors en marbre et les dents de cet impie furent impuissantes et se brisèrent. D’où la suite : « Ils pleurèrent » : l’un pleura à cause de ses dents et l’autre à cause de son cou. Au nom de R. Yohanan, R. Abbahu déduit cela du verset : « Ton cou est comme une tour d’ivoire » (Cantique des Cantiques, 7,5)
Le Midrach Rabba sur la Genèse, tome 4 (traduction Maurice Mergui), OT, p. 10-12.
Ajoutons qu’en français aussi, le verbe « baiser » a un triple sens : noble (poser ses lèvres), vulgaire (copuler) et familier (berner).