Parasha et Haftarah
A chaque parasha, lecture hebdomadaire extraite de la Torah, est associée une haftarah, extraite des Prophètes.
La pratique de la lecture de la haftarah, en supplément de celle de la parasha, est une évolution qui date de la période de l’oppression des Juifs par les Grecs, au cours du IIème siècle avant J.-C., une sorte de subterfuge rabbinique, puisque les suzerains grecs des Juifs avaient interdit la lecture de la Torah. En réponse à cette interdiction, les rabbins du Second Temple ont remplacé la lecture hebdomadaire des parashiot par la lecture des Prophètes, textes qui n’étaient pas interdits. Ces extraits étaient toutefois choisis avec soin afin que la haftarah à lire ait un lien thématique fort avec la parashah impossible à lire de cette semaine là (…). De cette façon, la lecture hebdomadaire du Shabbat, au cours de cette période de l’oppression des Juifs, a créé une sorte de monde narratif parallèle, dans lequel ce qui était lu l’était précisément parce que c’était un rappel de ce qui ne pouvait être lu, de ce qui était devenu, à ce moment là, impossible à dire.
Daniel Mendelsohn, « Les Disparus« , traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Guglielmina, Flammarion, 2007, p. 114.