L’usage excessif de la force
L’usage excessif (ou “disproportionné”) de la force est traité dans la Torah.
Il fait l’objet de l’épisode du “viol de Dinah”, en Genèse 34. Sichem, fils de Hamor, viole Dinah, fille de Jacob. Deux frères de celle-ci, Siméon et Lévi, sont alors responsables de cruelles représailles, qui visent non seulement l’auteur du viol, mais tout le peuple dont il est le prince. On s’attend à ce qu’ils soient sévèrement châtiés. Or Jacob leur père ne leur reproche que de l’avoir exposé au risque de déshonneur : “Vous me rendez odieux aux habitants du pays, aux Cananéens et aux Phérésiens. Je n’ai qu’un petit nombre d’hommes; et ils se rassembleront contre moi, ils me frapperont, et je serai détruit, moi et ma maison.“.
Le châtiment frappe en fait la descendance des coupables : la tribu de Lévi est privée de territoire et dispersée au sein du peuple juif, pour accomplir sa fonction sacerdotale. Quant à celle de Siméon, elle est enclavée dans celle de Juda. Ainsi les militants violents sont neutralisés, et leur énergie canalisée insuffle force et courage à la nation.
L’État d’Israël, comme tout État de droit, dispose du monopole de la violence légitime. Il doit certes “laver son linge sale en famille”, et juger ou sanctionner les auteurs ou responsables de violences inutiles. Il y va de sa réputation. Mais les peuples arabes et musulmans doivent faire de même avec leurs fanatiques. Le jour où les lanceurs de roquettes, les organisateurs d’attentats-suicides et les assassins de présumés “collaborateurs” seront jugés, et non plus exaltés, leur cause aura sensiblement avancé.