Nous parlons tous galiléen
Le miracle de la Pentecôte rapporté par les « Actes des Apôtres« est un midrash autour de l’épisode de la Tour de Babel. Les assistants effarés s’y exclament (2, 7) : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? ». Pourquoi galiléens ?
Il n’y a aucune mention de « Galil » dans la Torah. Le nom apparaît au pluriel en Josué, 13, 2, avec le sens de « districts », puis semble désigner une région particulière. En 1Rois, 9, 11, « le roi Salomon donna à Hiram vingt villes dans le pays de Galilée בְּאֶרֶץ, הַגָּלִיל, BARZ HGLYL, BeErets HaGalil « . Les Prophètes Ezéchiel, Joël utilisent le mot avec le sens de « district », mais c’est en Isaïe 8, 23 qu’apparaît l’expression « Galilée des Nations »: « Si les temps passés ont couvert d’opprobre le pays de Zabulon et le pays de Nephthali, les temps à venir couvriront de gloire la contrée voisine de la mer, au delà du Jourdain, la Galilée des Nations (גְּלִיל הַגּוֹיִם, GLYL HGWYM, Guelil HaGoyim).
Ce verset est repris en Matthieu 4, 15 : Jésus (…) vint demeurer à Capernaüm, située près de la mer, dans le territoire de Zabulon et de Nephthali, afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète : « Le peuple de Zabulon et de Nephthali, de la contrée voisine de la mer, du pays au delà du Jourdain, et de la Galilée des Gentils », ce peuple, assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière (…)
« Galil » est donc un nom commun, qui en est venu à désigner une région particulière, comme “province” est devenu “Provence”. Chacun parle la langue de sa province, de sa Galilée. Nous parlons tous galiléen.
Voir aussi :
Se faire un nom
Le lieu du calcul