La prophétie d’Ovadia
Le Livre d’Ovadia (עֹבַדְיָה, ŒBDYH, Abdias) est, avec ses 21 versets, le plus court de tous les « Petits Prophètes ». Dans le rite sefarade, il sert de haftarah à la parasha Vayishla’h.
La parasha Vayishla’h raconte les démêlés de Jacob et Esaü, qui préfigurent, selon la tradition rabbinique, ceux d’Israël avec Rome, païenne puis chrétienne. Lui adjoindre la prophétie d’Ovadia paraissait une provocation pour les autorités chrétiennes en terre ashkénaze. C’est en effet la complicité d’Edom (= Esaü = Rome) aux malheurs de Jacob (= Israël = Juda) que le Prophète dénonce violemment.
Ovadia 1, 10-15 :
10 A cause de ta violence contre ton frère Jacob, tu seras couvert de honte, et tu seras exterminé pour toujours.
11 Le jour où tu te tenais en face de lui, le jour où des étrangers emmenaient captive son armée, où des étrangers entraient dans ses portes, et jetaient le sort sur Jérusalem, toi aussi tu étais comme l’un d’eux.
12 Ne repais pas ta vue du jour de ton frère, du jour de son malheur, ne te réjouis pas sur les enfants de Juda au jour de leur ruine, et n’ouvre pas une grande bouche au jour de la détresse!
13 N’entre pas dans les portes de mon peuple au jour de sa ruine, ne repais pas ta vue de son malheur au jour de sa ruine, et ne porte pas la main sur ses richesses au jour de sa ruine!
14 Ne te tiens pas au carrefour pour exterminer ses fuyards, et ne livre pas ses réchappés au jour de la détresse!
15 Car le jour de l’Eternel est proche, pour toutes les nations; il te sera fait comme tu as fait, tes œuvres retomberont sur ta tête.
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Une difficile réconciliation par Yeshaya Dalsace
Sur la parasha Vayishla’h, voir
La bavure
Le nom d’Israël
Voir aussi :
Mireille Hadas-Lebel : Jacob et Esaü, Israël et Rome dans le Talmud et le Midrash, Revue de l’histoire des religions, 1984, p. 369-392.