Y voir clair
La parasha Bereshit a pour Haftarah le chapitre 42 d’Isaïe. Un des rapprochements qui explique ce choix concerne les versets Genèse 3, 7 et Isaïe 42, 7. Ils contiennent tous deux le verbe פָּקַחְ, FQE, qui signifie « ouvrir » en parlant des yeux, souvent traduit par « dessiller ».
Genèse 3, 7
וַתִּפָּקַחְנָה עֵינֵי שְׁנֵיהֶם וַיֵּדְעוּ כִּי עֵירֻמִּם
WTFQENH ŒYNY SNYHM WYDŒW KY ŒYRMM
Les yeux des deux se dessillent, ils savent qu’ils sont nus (Chouraqui)
Isaïe 42, 7
לִפְקֹחַ עֵינַיִם עִוְרוֹת
LFQE ŒYNYM ŒWRWT
(Je t’ai appelé) pour ouvrir les yeux des aveugles
On mesure ici la fadeur des traductions. Il ne s’agit manifestement pas de cécité, mais d’aveuglement. Dieu « désaveugle », c’est à-dire rend non seulement voyant, mais « clairvoyant ». En s’accouplant, Adam et Ève « comprennent au sens biblique » (YDŒ, yada’) leur nudité. Ils sont « comme des dieux », ils « procréent », et comprennent comment tous les hommes avant eux et après eux, et eux-mêmes, ont été, sont, et seront « procréés ».