Nouvelle édition de « Encyclopaedia Judaica »
Une nouvelle édition de l’Encyclopaedia Judaica, en 22 volumes, vient de paraître. La bibliothèque de l’AIU la propose dans sa salle de lecture. Nous reproduisons ici la présentation du site Rachel.
La création d’une encyclopédie juive est toujours un événement. La plus célèbre d’entre elles, l’Encyclopaedia Judaica, remplissait depuis sa parution en 1972 le rôle de ressource de première main pour toutes les recherches sur le judaïsme. Une nouvelle édition sous le même titre Encyclopaedia Judaica vient enfin de voir le jour. Elle comporte des mises à jour indispensables. Les vingt deux volumes ont été rédigés sous la direction des universitaires américains Michael Berenbaum et Fred Skolnik, et ont requis les compétences de près de 1200 auteurs internationaux.
Panorama des principales encyclopédies juives.
La première encyclopédie juive moderne voit le jour au début du 20ème siècle. C’est The Jewish encyclopedia : a descriptive record of the history, religion, literature, and customs , publiée sous la direction de Cyrus Adler à New York entre 1901 et 1906. Elle contient 12 volumes. Peu après, c’est le tour de l’encyclopédie juive russe Еврейская энциклопедія parue en 10 volumes entre 1908 et 1913 à Saint-Petersbourg. En 1927 le Jüdisches Lexikon : ein enzyklopadisches Handbuch des judischen Wissensschaft dirigé par Georg Herlitz et Bruno Kirschner paraît à Berlin, premier d’une série de cinq volumes qui s’achève en 1930. Puis vient le remarquable travail en langue allemande également Encyclopaedia Judaica : das Judentum in Geschichte und Gegenwart dont la publication débute à Berlin en 1928. Elle réunit la fine fleur de l’université allemande. Malheureusement, l’arrivée de Hitler au pouvoir interrompra dramatiquement le projet, dirigé par Jacob Klatzkin et Ismar Elbogen, qui avait déjà été actif dans la rédaction du Jüdisches Lexikon. Le dixième et dernier volume, qui s’arrête à la notice Lyra (Nikolaus de), paraîtra en 1934.
Cette même année, le premier volume de la monumentale Algemeine encyclopedie in Yiddish (אלגעמיינע ענציקלאפעדיע) paraît à Paris. Elle a mobilisé les meilleurs spécialistes de la langue et de la culture yiddish. Les cinq premiers volumes constituent une encyclopédie de savoir universel, disponible pour la première fois en langue yiddish. Les quatre premiers volumes paraissent à Paris de 1934 à 1937, le cinquième étant disponible à New York en 1944. Puis la série infléchit son contenu pour les sept volumes suivants, intitulés Yidn et exclusivement consacrés aux Juifs. En 1939 et 1940, Paris voit sortir les deux premiers volumes. Les suivants verront le jour à New York entre 1942 et 1966. C’est la fin des encyclopédies en allemand et en yiddish. L’anglais et l’hébreu deviennent les véhicules principaux de la connaissance dans le domaine.
Après la guerre, c’est The Universal Jewish encyclopedia in ten volumes : an authoritative and popular presentation of Jews and Judaism since the earliest times qui naît à New York en 1948. Dans le tout jeune Etat d’Israël, qui dispose depuis 1925 d’une Université hébraïque, la gigantesque Encyclopedia Hebraica
אנציקלופדיה העברית כללית, יהודית וארצישראלית voit le jour en 1949, et sa publication se poursuivra jusqu’en 1995 avec le volume 37.
Entièrement en hébreu, elle couvre, comme sa consoeur yiddish, à la fois le savoir universel et les connaissances juives. Originale, l’Enciclopedia Judaica castellana, est publiée en espagnol dans les années 1948 à 1951.
La grande Encyclopaedia Judaica en anglais va régner sur le domaine pendant plus de trente ans. Publiée à Jérusalem en 1972, elle se réfère ouvertement à la Judaica allemande des années 1930. Certains chercheurs lui trouveront de nombreux défauts, mais elle va accompagner fidèlement toutes les recherches des étudiants en études juives. Originellement en 16 volumes, elle sera augmentée de suppléments annuels et décennaux.
Il faut attendre 1993 pour voir la première encyclopédie juive sérieuse en français, le Dictionnaire encyclopédique du judaïsme. Ce volume unique est adapté par une équipe dirigée par Sylvie-Anne Goldberg d’après un travail américain de Geoffrey Wigoder, responsable de la Judaica de 1972.
Sous le titre The Encyclopaedia of Judaism, Jacob Neusner fait paraître, en 2000, trois volumes qui ne ressemblent pas à une encyclopédie classique, avec des entrées alphabétiques, mais plutôt à un recueil thématique.
Jean-Claude Kuperminc (AIU)