Hénoch, l’Inaugurateur
Hénoch, fils de Caïn, « initie » la nomination des lieux, Hénoch, fils de Yared, « initie » le décompte des temps, Hénoch, fils aîné de Ruben, « initie » la succession par primogéniture. De plus, ‘Hanoukat, c’est l’Inauguration de l’Autel du Désert, et ‘Hanoukah, celle du Temple restauré.
En Genèse 4, 17, Hénoch (hébreu חנוך, initié) (grec dans la Septante : ῾Ενωχ) est le nom du fils de Caïn : »Caïn connut sa femme; elle conçut, et enfanta Hénoch. Il bâtit ensuite une ville, et il donna à cette ville le nom de son fils Hénoch.
« Un autre Hénoch est cité en Genèse 5 18-24. Père de Mathusalem, arrière-grand-père de Noé, il est le septième des patriarches de la lignée dont Adam est le premier et Noé le dixième.
« 18 Et Jéred vécut cent soixante-deux ans, et engendra Hénoch. (…)
21 Et Hénoch vécut soixante-cinq ans, et il engendra Methushélah.
22 Et Hénoch, après qu’il eut engendré Methushélah, marcha avec Dieu trois cents ans; et il engendra des fils et des filles.
23 Et tous les jours de Hénoch furent trois cent soixante-cinq ans.
24 Et Hénoch marcha avec Dieu; et il ne fut plus, car Dieu le prit. »
Les 365 ans de Hénoch retiennent l’attention, d’autant que les autres patriarches vivent 900 ans et plus. Quant au verset 24, il fait de Hénoch le premier des personnages « enlevés au ciel », comme le sera le Prophète Élie. Hénoch est la première personne « disparue », dont nul ne peut certifier la mort.
Un troisième Hénoch, enfin, est cité en Genèse et Exode 6, 14
« Voici les chefs de leurs familles. Fils de Ruben, premier-né d’Israël: Hénoc, Pallu, Hetsron et Carmi. Ce sont là les familles de Ruben.« . C’est donc le fils aîné du fils aîné de Jacob/Israël.
La racine ENK est celle du mot Hanoukat, ENKT, qui désigne l’Inauguration (la « Dédicace ») par « onction » de l’Autel du Tabernacle dans le Désert, en Nombres 7, 10 (puis 84 et 88) :
« Et les princes présentèrent [leur offrande pour] la dédicace de l’autel, le jour où il fut oint »
וַיַּקְרִיבוּ הַנַּשִׂאִים אֵת חֲנֻכַּת הַמִּזַבֵּחַ בְּיוֹם הִמָּשַׁח אֹתוֹ
WYQRYBW HNSYAM AT ENKT HMCBE BYYM HMSE ATW
VaYiqrivou haNass’im Et ‘Hanoukat haMizbé’ah beYom haMassa’h Oto
Le nom de Hanouka, ENKH, fête de l' »inauguration » du Temple, a la même racine.
Dans la littérature « intertestamentaire » des apocryphes de l’époque hellénistique, tout un cycle est placé sous le patronage d’Hénoch. Il comprend notamment les livres d’Hénoch et des Jubilés. Dans l’article « Élie et Énoch » du Dictionnaire philosophique, Voltaire rapproche le nom de Énoch de celui du dieu romain « Janus », de « Janvier », et de « Anne » et « Année » : »L’écrivain ingénieux et profond qui croit Élie un personnage purement allégorique pense la même chose d’Énoch. Il croit qu’Énoch, Anach, Annoch, signifiait l’année; que les Orientaux le pleuraient ainsi qu’Adonis, et qu’ils se réjouissaient au commencement de l’année nouvelle;Que le Janus connu ensuite en Italie était l’ancien Anach, ou Annoch, de l’Asie;Que non seulement Énoch signifiait autrefois chez tous ces peuples le commencement et la fin de l’an, mais le dernier jour de la semaine;Que les noms d’Anne, de Jean, de Januarius, Janvier, ne sont venus que de cette source.